Vaste mobilisation pour la sauvegarde des sentiers pédestres

RANDONNÉE. Assurer la pérennité des sentiers pédestres de l’Estrie tout en les rendant davantage accessibles à la population et aux touristes, voilà les objectifs d’une démarche de concertation qui vient tout juste d’être lancée conjointement par les Sentiers de l’Estrie et le Conseil Sport Loisir de l’Estrie.

D’ici l’automne 2024, on souhaite accoucher d’une politique régionale qui englobera les quelque 1300 km de sentiers répartis sur le territoire estrien et qui, espère-t-on, permettra d’accentuer le rôle touristique de cette activité de plein air. 

« C’est en Estrie qu’a été développé le premier sentier de longue randonnée au Québec. À la fin des années 1960, deux hommes ont créé un tracé entre Kingsbury et Sutton, afin de rejoindre les Montagnes vertes du côté américain », a rappelé la présidente des Sentiers de l’Estrie, Marie-Claire Pelletier, qui est également membre du comité consultatif de la future politique.

« La randonnée pédestre pourrait assurément faire partie de l’offre touristique en Estrie. Et on connaît tous les bienfaits de l’activité physique, surtout lorsqu’elle est pratiquée en nature », ajoute-t-elle.

Son collègue Hubert Simard, un randonneur d’expérience, trace même un parallèle avec le vélo. « On devrait promouvoir et valoriser nos sentiers, un peu comme on l’a fait avec la Route verte dans le passé », fait valoir celui qui est aussi membre du comité consultatif.

Hubert Simard trace un parallèle entre la randonnée pédestre et la Route verte. (Photo Le Reflet du Lac – Patrick Trudeau)

À ceux qui craignent une incompatibilité entre la présence humaine et la sauvegarde de la nature, des organisations environnementales y entrevoient plutôt une saine cohabitation. 

« Lorsqu’on acquiert des lots pour les protéger à perpétuité, on ne veut pas nécessairement les couper à jamais de la population. Au contraire, la randonnée pédestre est une formidable vitrine pour démontrer ce qui se fait en matière de conservation », estime la directrice générale de Corridor appalachien, Mélanie Lelièvre.

Cette dernière se plaît à rêver de calquer le modèle du Appalachian Mountain Club, fondé dans le Maine en 1876 et qui protège plus de 130 000 acres de terrains forestiers. « Cette organisation totalise 815 employés, mais elle compte aussi plusieurs milliers de bénévoles et reçoit entre 15 et 20 millions $ US en dons chaque année. Le développement doit s’appuyer davantage sur le bénévolat et la philanthropie », plaide-t-elle.

La directrice générale de Corridor appalachien, Mélanie Lelièvre, estime que le développement des sentiers et territoires protégés doit passer par le bénévolat et la philanthropie. (Photo Le Reflet du Lac – Patrick Trudeau)

Le grand public appelé à faire sa part

Au cours des prochains mois, les représentants de la centaine d’organismes gestionnaires des sentiers estriens seront appelés à participer à la concertation régionale via la plateforme cocoriko (cspe.cocoriko.org/).

Le grand public pourra également faire sa part en soumettant ses suggestions sur le même site.

Un comité consultatif, composé d’une vingtaine de membres, aura ensuite le mandat de colliger le tout et de mettre sur papier la future politique. Celle-ci pourrait mener à un plan d’action, selon les conclusions du document.

Pas moins de neuf MRC sont touchées par le projet.