Une patinoire synthétique aménagée dans l’ancien Bronco Billy

ENTRAÎNEMENT. À 19 ans seulement, Jason Hamel ne manque pas d’audace ni d’ambition. Dans quelques jours, il ouvrira officiellement un nouveau centre d’entraînement avec patinoire synthétique, dans un bâtiment autrefois reconnu pour ses soirées arrosées et son taureau mécanique.

C’est dans les locaux de l’ancien bar Bronco Billy, au centre-ville de Magog (rue Laurier/Place du commerce), que prendra vie le Centre d’entraînement du Groupe Top Shape.

Créé à la base pour les hockeyeurs (et les gardiens de but), l’endroit comprendra aussi des appareils de musculation, des stations d’exercice et différents items reliés à la forme physique.

Pour ce qui est de la patinoire, elle couvrira une surface de 32 pieds par 40 pieds, avec deux filets de taille régulière.

« J’ai été gardien toute ma carrière, et j’ai bien sûr une passion pour le hockey. Mais je veux également que ce soit ouvert aux autres types d’entraînement.»

«Et ça s’adresse autant aux enfants qu’aux adultes », précise le jeune entrepreneur magogois, qui mise principalement sur les séances de groupe.

Expérimenté malgré son jeune âge

Même si les travaux de rénovation se sont amorcés il y a six mois seulement, Jason Hamel mijote ce projet de centre d’entraînement depuis plusieurs années déjà.

À 11 ans, en quête d’un premier emploi, il donnait sa première séance en plein air à des enfants du voisinage, ce qui allait donner naissance au Groupe Top Shape.

Peu de temps après, il accueillait même des adultes parmi sa clientèle. « Je chargeais un certain montant pour les inscriptions, et dès que j’avais un peu d’argent de côté, je le réinvestissais pour acquérir d’autres appareils », explique-t-il.

De fil en aiguille, le jeune instructeur rehausse le niveau de ses entraînements, déménageant éventuellement ses plateaux sur le terrain de l’école secondaire de La Ruche. « Étant donné que je n’avais pas l’âge de conduire, je transportais tout mon matériel à la brouette, entre La Ruche et ma résidence. Ça me faisait un bon « training » avant de présenter mes cours », lance-t-il en riant.

« Chaque fois que j’améliorais mon offre de services, notamment en y greffant des heures de glace, je prenais une chance, car je ne savais jamais si ça allait fonctionner. Mais la réponse était toujours positive », se réjouit-il.

Associé à Stéphane Waite

Au cours de la dernière saison estivale, Jason Hamel s’est adjoint les « services » d’entraîneurs réputés, alors qu’une trentaine de hockeyeurs étaient inscrits à ses camps de mise en forme. 

« Je voulais que les participants en aient pour leur argent, alors j’ai invité les Félix Robert, Alexie Guay et Alex D’Orio à se joindre à moi. Même Stéphane Waite est venu me donner un coup de main. Quand tu as la chance d’avoir quelqu’un comme lui dans ton équipe, ça apporte beaucoup de crédibilité. »

« J’ai suivi plusieurs cliniques avec Stéphane dans le passé et nous nous sommes toujours bien entendus. Il m’avait notamment permis de tourner dans ses capsules vidéo alors que je jouais pour le Mont Sainte-Anne, au début de mon secondaire », rappelle-t-il.

« Je le considère comme un mentor. Et c’est un gars très humble, malgré tout ce qu’il a accompli comme entraîneur des gardiens dans sa carrière. Je n’aurais jamais pensé avoir la chance de collaborer aussi régulièrement avec lui. Je suis vraiment choyé », reconnaît le jeune homme.

Des apprentissages sur le terrain

Étudiant en troisième année au Cégep de Saint-Jérôme, Jason Hamel a pris une pause de ses cours durant la session automnale afin de mener à bien son projet de centre, qui ouvrira officiellement ses portes ce week-end. Il a du même coup tiré un trait sur sa carrière de hockeyeur, après avoir passé les deux dernières saisons dans le circuit collégial.

Inscrit en technique de comptabilité et gestion, l’étudiant-entrepreneur découvre à quel point les chiffres sont importants lorsqu’on lance sa propre entreprise. « Il faut surveiller son budget et faire des prévisions de toutes sortes », indique celui qui est locataire d’une surface de 2900 pieds carrés.

« Mais tout ce que j’apprends depuis quelques mois, ce n’est pas toujours écrit dans les livres », constate-t-il.

Parallèlement à la mise sur pied de son centre, l’ambitieux Magogois continue de s’impliquer dans d’autres sphères reliées au hockey. Il est notamment préparateur physique des équipes du Mont Sainte-Anne, en plus d’être responsable des gardiens de but à Hockey Magog.

Quant à son nouveau quartier général, il prévoit y être présent sept jours sur sept, du moins dans les débuts. « Je risque d’être plus souvent ici qu’à la maison. Mais quand tu es passionné et que tu as la possibilité de vivre ton rêve, les grosses journées ne te font pas peur », lance-t-il avec conviction.