Une cylo-navette presque parfaite pour Magog Vert
TRANSPORT. Louant une cyclo-navette depuis deux ans pour offrir un transport écologique au centre-ville, Magog Vert avait mis au défi des étudiants de l’Université de Sherbrooke (UdeS) d’en construire une pour espérer la mettre en opération dès cet été. Toutefois, même si les finissants ont relevé le défi haut la main, le véhicule à assistance électrique a finalement dû être démantelé.
Comme l’explique la présidente de Magog Vert, Brigitte Blais, les six finissants en génie avaient accepté de faire ce projet baptisé CYNAÉ à l’occasion de la fin de leur baccalauréat. L’idée était de construire une cyclo-navette à assistance électrique en suivant les principes de l’économie circulaire, soit en utilisant des pièces usagées ou des matériaux inutilisés dans des usines ou commerces à proximité.
«C’était un grand défi pour eux, car selon nos recherches, il n’y a aucun véhicule de ce type qui est fabriqué actuellement au Québec et même au Canada. Ils partaient pratiquement à zéro et c’est sans compter toutes les heures de recherche pour trouver des pièces inutilisées localement, qui étaient en fait des résidus, sans aucune utilité», fait savoir Mme Blais.
Après des hauts et des bas, l’équipe de concepteurs a finalement dévoilé les fruits de son travail en décembre dernier, lors de l’Expo MégaGéniale organisée à l’UdeS. Au final, le véhicule, conçu à 70% de matériaux récupérés, était parfaitement fonctionnel.
«Tout le monde a été très impressionné par le résultat. La cyclo-navette était parfaite pour transporter des familles, des personnes âgées ou encore des touristes dans les rues de Magog, en plus d’avoir été conçue en respectant les valeurs de notre organisme. Mais malheureusement, nous avons dû remédier à notre rêve de le posséder», poursuit Mme Blais.
Ce dénouement malheureux pour Magog Vert s’explique par le fait que le «bolide», en tant que prototype, ne répondait pas à tous les critères de sécurité pour obtenir les autorisations nécessaires de la Société de l’assurance automobile du Québec. En raison de ces enjeux légaux, l’Université de Sherbrooke a préféré jouer de prudence en laissant le véhicule hors du réseau routier.
D’ailleurs, le prototype a été récemment désassemblé et les pièces ont été redonnées à leurs propriétaires d’origine ou encore à l’écocentre de Sherbrooke. «Malgré ce dénouement, notre intention est d’offrir de nouveau le service de cyclo-navette à Magog cet été, en louant le même véhicule que les autres années. Nous sommes actuellement à trouver des solutions pour que ce transport gratuit soit davantage connu et conséquemment, plus utilisé. Il faut notamment que les gens puissent contacter plus facilement les conducteurs», soutient Mme Blais.
Rappelons qu’en 2023, la cyclo-navette a effectué environ 500 transports. Du lundi au jeudi, elle servait principalement pour les Magogois et les personnes âgées pour leur permettre de se rendre à une destination près du centre-ville et du parc de la Baie-de-Magog, ou pour une simple balade au grand air. Le reste de la semaine était surtout consacré à la clientèle touristique.