Problèmes en transport adapté: Han-Droits craint que l’argent de Québec soit insuffisant

MEMPHRÉMAGOG.  L’organisme Han-Droits a joint sa voix à d’autres organismes de défense des droits des personnes handicapées de la province qui se se sont mobilisés, le 18 mars dernier, en lien avec les enjeux qui frappent les services de transport adapté.

Dans son budget adopté le 12 mars dernier, Québec a annoncé une aide supplémentaire de 285,6 M$ dans le transport adapté, pour un budget total de 780 M$ sur cinq ans. S’il s’agit d’une bonne nouvelle en soi, la directrice générale de Han-Droits, Jessica Lafrance est toutefois loin de crier victoire. «C’est bien beau de réserver de telles sommes d’argent, mais à quoi serviront-elles? Pour le moment, on ne le sait pas et c’est ce qui nous préoccupe, car les enjeux sont nombreux et ils ne se règleront pas tous, simplement avec de l’argent.»

Cette dernière donne notamment en exemple une réalité qui frappe tous les services de transport adapté, celle de la pénurie de chauffeurs. Une profession qui est non seulement en perte de vitesse, mais qui doit aussi composer avec des conducteurs âgés qui sont plus près que loin de la retraite. «On aimerait que le gouvernement lance un vaste programme pour recruter des conducteurs comme il l’a fait pour les préposés aux bénéficiaires. Il est impératif de valoriser davantage cette profession qui nécessite des gens qualifiés et passionnés. Actuellement, les conducteurs ont des conditions peu favorables qui ne donnent aucune motivation à faire ce métier. Et on a beau investir plus d’argent, sans un nombre suffisant de chauffeurs, on ne sera pas plus avancé», craint Mme Lafrance.

Du même souffle, Han-Droits demande à Québec une aide financière spécifique pour la mise en service de véhicules adaptés pour combler plus facilement les besoins. L’organisme espère aussi que les nouvelles sommes injectées par Québec seront réparties de façon équitable dans les différentes régions, en tenant compte de la dimension de leur territoire. «S’il faut parcourir plus de kilomètres pour répondre aux besoins de notre clientèle, il faut avoir les sous en conséquence. Et bien souvent, on préfère répartir l’argent de façon égale, mais cette façon de faire est loin d’être équitable.»

Han-Droits rappelle que depuis mai dernier, les usagers du transport adapté dans Memphrémagog sont confrontés à d’importantes réductions de services qui impactent leur réalité. Par exemple, certaines familles ont dû mettre une croix sur des services de répit, offerts une fois par mois, puisqu’il n’y a plus de transport disponible les week-ends. 

D’autres usagers sont parfois obligés de trouver une alternative, en semaine, pour se rendre à leur rendez-vous médical, puisque le nombre de transports vers Sherbrooke a aussi été diminué. «La clientèle n’a pas le choix de vivre avec ces coupures, mais à quel prix pour leur santé? Pour moi, ces enjeux sont aberrants et il est temps que cette situation inacceptable prenne fin dès maintenant», conclut Jessica Lafrance.