Pas de passe-droit pour une boîte d’échange de livres «illégale»

INITIATIVES-CITOYENNES. Des parents qui croyaient bien faire en installant une boîte d’échange de livres sur un terrain municipal dans leur quartier manquent de mots pour décrire leur incompréhension alors que la Ville de Magog leur demande de retirer leur projet d’ici le 13 octobre prochain.

Mathieu Couture et Daphnée Laliberté ont pris plusieurs heures de leur temps au printemps dernier pour construire une boîte baptisée « Bibli-O-Boisé » pour permettre aux résidents du secteur de déposer des livres et en récupérer. Au-delà de vouloir encourager les jeunes à la lecture, leur projet consistait à « mettre de la vie » sur un terrain vert de la rue Desjardins. L’idée était d’encourager le voisinage à s’approprier cet espace et créer un sentiment d’appartenance envers l’endroit.

« En tant que bons citoyens, nous avions fait des démarches officielles auprès de la Ville pour obtenir une autorisation avant de l’installer, mais à notre grande déception, ça nous a été refusé. On s’était dit : tant pis, on va mettre la boîte quand même et on verra ce qui se produira. Ça reste un simple croque-livres, alors on pensait bien qu’il n’y aurait pas de problème. Mais finalement, il y a quelques jours, nous avons reçu une lettre officielle nous obligeant à le retirer d’ci le 13 octobre », raconte le jeune couple.

Dans la lettre en question consultée par Le Reflet du Lac, la Municipalité explique « que le terrain en question n’est pas aménagé pour accueillir des activités publiques et que la Ville est responsable des installations et des activités se déroulant sur ses terrains ». Il est également écrit que la « Ville ne tolère pas d’aménagement quelconque sur ses terrains et a déjà dû intervenir dans d’autres situations : le principe d’équité envers d’autres situations et envers tous les citoyens et tous les quartiers s’applique ».

Même s’ils sont conscients que leur projet se faisait dans l’illégalité, Mathieu Couture et Daphnée Laliberté ont du mal à comprendre ce manque d’ouverture de Magog. « On n’est pas là pour chialer ou pointer du doigt qui que ce soit. On le sait que la Ville a des contraintes qui sont souvent liées à ses assurances. Mais en même temps, c’est regrettable que des initiatives citoyennes, comme la nôtre, soient bloquées de la sorte. On aurait au moins aimé que la Ville nous propose des solutions au lieu de simplement nous demander de l’enlever sans même venir nous rencontrer pour en discuter », partagent les deux Magogois.

Ces derniers ne sont pas chauds à l’idée d’installer la boîte de livres sur un terrain privé comme leur suggère la Ville, ce qui serait pourtant conforme à la réglementation. « Le projet a été réfléchi avant tout pour valoriser le boisé, alors on n’a juste pas envie que ça se termine de cette façon, tout simplement », concluent-ils.