Naufragés du lac Magog : « on s’est pris à 20 fois avant de remonter sur la glace »

Les deux conducteurs impliqués dans le naufrage de leur VTT, vendredi dernier au lac Magog, avouent avoir eu toute une frousse lorsque leur engin s’est retrouvé submergé en pleine obscurité, tout près de l’embouchure de la rivière Magog.

Les deux jeunes Sherbrookois, qui ont préféré taire leur identité, étaient partis du secteur Deauville avec l’objectif de se rendre jusqu’aux îles Odanak, en face du camp Dominique-Savio.

« Je savais qu’il fallait que je me tasse pour éviter ce secteur (en face de la rivière), mais visiblement, je ne me suis pas assez tassé vers la gauche. Il faisait noir et je ne me suis pas assez méfié. J’étais déjà passé ici il y a deux ans et je n’avais pas eu de problème. C’est fou de voir à quel point ça n’a pas gelé cette année », a exprimé l’un d’eux, dimanche après-midi, alors qu’il assistait au renflouement de son véhicule à partir de la rive.

La récupération des VTT a été complétée ce dimanche vers 16 h, soit moins de 48 heures après le naufrage des deux jeunes hommes. (Photo Le Reflet du Lac – Patrick Trudeau)

Gagnés par la panique lorsque leur VTT s’est retrouvé à l’eau, les deux « naufragés » d’une vingtaine d’années ont eu toutes les misères du monde à reprendre leurs appuis sur une surface sécuritaire. « On s’est pris à 20 fois avant de remonter sur la glace, car elle se brisait immédiatement dès qu’on essayait de remonter », se remémorent-ils.

Étonnamment, les deux hommes ont fait une assez bonne distance à pied, avant d’aller trouver refuge dans une résidence riveraine de la rue Bernard. « On ne savait pas trop où on se situait et on avait peur que la glace cède à nouveau sous notre poids. On a donc décidé de revenir sur nos pas et de suivre les traces de nos VTT. On s’est dit que si ça pouvait supporter notre véhicule, il n’y avait pas de problème. »

« Après avoir marché et même couru sur une longue distance, on s’est arrêté à la première maison qui nous semblait habitée. Il était temps qu’on arrive. Avec nos habits de neige mouillés, on devait peser 50 lb de plus. Et ça ne court vraiment pas bien avec des bottes remplies d’eau », ont-ils lancé sur un ton plus léger.

« C’est toute une aventure qu’ils ont vécue et c’est une chance que ça soit arrivé à deux jeunes hommes en pleine santé », a philosophé la mère d’un des conducteurs.

« Si on avait eu affaire à des gens plus âgés et moins en forme, l’issue aurait pu être bien différente », conclut-elle.