Marc Poulin avait «sa ville» tatouée sur le coeur

HOMMAGE. Le décès soudain de l’ancien maire de Magog, Marc Poulin, mercredi dernier (10 avril), a consterné sa famille, son entourage et ses anciens collègues du conseil municipal. Les témoignages récoltés semblent unanimes sur un aspect important de la vie de ce politicien: il avait Magog tatouée sur le coeur.

Quelques heures à peine après son décès nocturne, la Ville de Magog a mis en berne son drapeau devant l’hôtel de ville. Ce geste symbolique se voulait un hommage à un homme s’étant impliqué pendant plus de 20 ans en politique municipale et un message de sympathie envers les membres de sa famille.

L’actuel conseil magogois tient à souligner son amour de Magog et sa proximité avec les gens pendant ses trois mandats à la mairie (1998 à 2009) et ses 12 autres années précédentes à titre de conseiller municipal (1986 à 1998). «C’était sa ville. Il a toujours été près des citoyens et dédié envers leurs besoins. C’était une personne authentique, généreuse et reconnue pour son franc-parler», commente la mairesse Nathalie Pelletier, au nom du conseil magogois.

La Ville rappelle que cet homme visionnaire a fait naître des projets majeurs sous son règne, comme la transformation de l’ancienne église Sainte-Marguerite-Marie en bibliothèque, l’acquisition par la Ville de Magog de la Maison Merry, de même que la création de Magog Technopole.

Toujours selon la Ville, l’héritage de Marc Poulin demeure bien présent. Pour ce faire, son nom sera ajouté à la banque de toponymes afin de nommer un lieu en son honneur.

LA FAMILLE SOUS LE CHOC

Le décès a ébranlé et pris par surprise les membres de sa famille. Sa fille Marie-Claude était sous le choc quelques heures après cette triste nouvelle. «C’est inattendu, même s’il avait ses petits bobos et un historique de problèmes cardiaques, témoigne-t-elle avec émotions. Il nous a quittés pendant son sommeil et durant sa convalescence à la Résidence Sainte-Marguerite, en raison d’une embolie pulmonaire. Il y était depuis quelques semaines à la suite de l’amputation d’un orteil, causée par son diabète de type 2.»

Marie-Claude souhaite que la population se souvienne de lui comme un homme ayant profondément aimé la Ville de Magog et ses citoyens. «Il aurait donné sa vie pour sa ville, assure-t-elle. Il était très occupé par son travail, mais il a toujours été présent pour nous. Il était là pour nous encourager et pour nous transmettre de belles valeurs. Il était très humain. C’était un homme avec un grand coeur, et ça paraissait dans sa relation avec les gens.»

Sa soeur Denise Poulin-Marcotte amorce un douloureux et triste deuil, sans avertissement, surtout qu’elle avait visité son frère «légèrement affaibli» quelques jours avant son décès. Étant membre d’une famille tissée serrée et unie, et ayant siégé 11 ans avec lui au conseil municipal, elle ne pouvait s’empêcher de pleurer pendant l’entrevue avec Le Reflet du Lac. «C’est un moment très difficile à vivre, surtout quand il s’agit d’un frère de coeur intègre, humain, impartial, simple et juste», a-t-elle confié entre deux sanglots.

Ayant représenté les électeurs de son district pendant 23 ans, Mme Poulin-Marcotte était aux premières loges pour observer un frère et un maire «très disponible et au service de la population». Selon elle, il répondait toujours présent, que ce soit à 6 h du matin ou à 22 h. «Les Magogois l’appréciaient, mais ses pairs de partout au Québec également, affirme-t-elle. On le voyait facilement en congrès quand plusieurs le reconnaissaient.»

LE PRINCIPAL LEGS: LA BIBLIOTHÈQUE

Un autre ancien partenaire du conseil municipal, Michel Bombardier, se joint à Mme Poulin-Marcotte pour identifier la transformation de l’église Sainte-Marguerite-Marie en bibliothèque comme le principale héritage laissé par Marc Poulin. «Il a été le premier maire à rehausser l’importance de la culture à Magog. Il a signé la première politique culturelle et il a travaillé très fort pour ériger une bibliothèque dans le lieu de culte de son quartier. Personnellement, je favorisais plutôt le maintien de la bibliothèque au centre-ville, à l’époque, mais aujourd’hui nous sommes bien heureux d’avoir une si belle maison de livres dans l’ancienne église Saint-Marguerite-Marie», raconte-t-il.

M. Bombardier ajoute la fusion municipale de 2002 avec l’ancien Canton de Magog et Omerville comme important dossier géré par le maire de Magog de l’époque, Marc Poulin. La Ville d’aujourd’hui ne serait pas la même sans ce regroupement, affirme-t-il. L’actuelle Ville n’aurait pas les finances nécessaires pour détourner les eaux usées d’Omerville vers l’usine d’épuration de Magog. Même chose pour le futur Aréna Memphrémagog à La Ruche.»

M. Bombardier a été conseiller municipal pendant 15 ans, dont 11 pendant tout le règne de Marc Poulin à la mairie. M. Bombardier avait succédé à M. Poulin dans son district électoral en 1998.

Marc Poulin laisse dans le deuil ses quatre enfants, Stéphane, Marie-Claude, Mathieu et Jean-François.

La famille recevra les condoléances à l’église Saint-Jean-Bosco de Magog, ce samedi 20 avril, de 9 h à 12 h. Les funérailles suivront à midi au même endroit.