Les Couloirs «percutants» de la violence amoureuse de retour à La Ruche

RELATIONS TOXIQUES.  Après avoir causé une certaine onde de choc à leur premier passage à l’École secondaire de La Ruche en 2019, les Couloirs de la violence amoureuse sont de retour dans l’établissement magogois jusqu’au 3 avril prochain pour sensibiliser les jeunes aux différentes formes de violence amoureuse.

Cet outil technologique s’adresse principalement aux adolescents et adolescentes de 4e et 5e secondaire. Il s’agit d’un labyrinthe aménagé au coeur de la place publique de La Ruche, dans lequel est projetée une vidéo d’une relation amoureuse entre deux étudiants, qui devient rapidement toxique. La reconstitution hyper réaliste est divisée en huit parties, diffusées dans huit stations distinctes aménagées à travers différents décors. 

Ainsi, du début jusqu’à la fin, le spectateur est plongé dans cette relation intimiste et constate graduellement certains comportements qui ne paraissent pas tous, à première vue, comme de la violence en soi. «Quand on parle de violence amoureuse, ce n’est pas seulement une question de violence physique. Il y a tout ce qui touche le consentement, le chantage, la méfiance, le mensonge, la manipulation, le sextorsion, les menaces et bien plus, explique le sergent Steeve Côté, de la Sûreté du Québec. Après chaque capsule, les jeunes sont invités à commenter ce qu’ils ont vu et il y a un échange avec un intervenant, spécialement formé pour ce projet. Les visites se font durant la période des classes, en petits groupes, pour s’assurer que chaque participant puisse être bien accompagné.»

Comme l’explique le policier communautaire à la Régie de police de Memphrémagog, Mickaël  Laroche, certains jeunes ont vécu cette expérience «percutante» très difficilement en 2019. «On en a vu sortir en pleurs parce qu’ils s’étaient reconnus comme victimes ou ont reconnu des gens dans cette situation, comme leurs parents. D’autres, au contraire, ont été déstabilisés en prenant conscience qu’ils faisaient subir de la violence à une autre personne. Ils ne s’en étaient jamais rendu compte avant ce moment. C’est pourquoi cette expérience se fait avec un intervenant, qui peut ensuite s’assurer d’un suivi avec un élève au besoin.»

Le policier communautaire de la Régie de police de Memphrémagog, Mickaël Laroche, montre l’une des affiches qui seront installées un peu partout dans l’école. (Photo Le Reflet du Lac – Pierre-Olivier Girard)

En plus d’avoir mobilisé plusieurs acteurs du milieu afin de dénicher le financement nécessaire pour louer ces installations temporaires, le Comité 12-17 de la Table jeunesse socio économique Memphrémagog a profité de l’occasion pour moderniser son site web portant sur cette problématique. Il s’agit d’une plateforme complète, accessible au www.jefilepas.com, où une victime ou un agresseur a accès à des réponses à toutes les questions qui peuvent traverser son esprit. 

Ce site Internet regroupe également toutes les ressources disponibles localement, en lien avec la violence amoureuse, et peut aussi servir à des parents qui sont inquiets face à certains comportements de leurs enfants. «Nous avons aussi conçu plusieurs affiches, sur lesquelles un code QR mène directement sur le site Internet. Ainsi, un jeune peut scanner le code avec son téléphone cellulaire de façon totalement confidentielle lorsqu’il est dans les toilettes, par exemple», explique Mickaël Laroche.

Précisons que l’implantation des Couloirs de la violence amoureuse dans la MRC de Memphrémagog a aussi été réalisée en collaboration avec la Concertation violence conjugale ESTrie. 

Cet outil pédagogique sera installé jusqu’au 3 avril à la place publique de l’École secondaire de La Ruche. (Photo Le Reflet du Lac – Pierre-Olivier Girard)