Le Musée des Abénakis hérite d’une collection d’artefacts récoltés à Austin

HISTOIRE. Une citoyenne d’Austin, Andrea Welzl-Fairchild, a remis 800 artefacts d’origine amérindienne à la communauté abénaquise et au Musée des Abénakis d’Odanak, mardi dernier (23 janvier). Le Comité du patrimoine d’Austin est convaincu qu’il s’agit d’une « importante collection ayant une valeur inestimable », car certaines pièces dateraient de plus de 5000 ans.

Ce comité, dont Mme Fairchild fait partie, a remis ces objets témoins du passé en mains propres à deux représentants du Grand Conseil de la Nation Waban-Aki, Isaak Lachapelle-Gill et Louis-Vincent Laperrière-Désorcy. « Nous sommes très heureux, car il est très rare de recevoir des collections aussi uniques », commentent-ils.

Ces artéfacts ont été récoltés pendant près de 50 ans par le conjoint de la donatrice, le regretté David Page Fairchild. Ses ancêtres sont d’ailleurs établis à la baie Channel du lac Memphrémagog, depuis plus d’un siècle.

C’est à cet endroit que M. Fairchild faisait ses découvertes, même depuis sa tendre enfance. Il y a déniché des pierres taillées servant d’outils, de pointes de flèches et de projectiles, ainsi que des parties et des fragments d’équipements destinés à la cuisine, à la chasse et à la pêche. 

Selon le Comité du patrimoine, ces artefacts ont été fabriqués par les peuples autochtones ayant établi leur campement d’été à la pointe Spinney (baie Channel) depuis plusieurs siècles, voire des millénaires. En 1995, cet emplacement a été protégé à perpétuité par l’attribution d’un Code Borden par le ministère de la Culture et des Communications du Québec. Ce code désigne un site patrimonial et archéologique important.

Ces artéfacts témoignent, plus particulièrement, de la présence des Abénakis dans la région. Ils ont été analysés par la firme d’archéologie Archéotec, qui en a retenu 55 comme étant d’un très grand intérêt.

Cette collection sera conservée et mise en valeur au Musée des Abénakis d’Odanak. Le Comité du patrimoine souhaite, pour sa part, qu’une exposition permanente portant sur les traditions et l’histoire des peuples autochtones sur le territoire soit présentée un jour. 

« C’est important, car il s’agit d’une connexion entre les gens du passé et du présent, qui vivent sur le même territoire, ajoute Mme Fairchild. Il est primordial de se rappeler que d’autres personnes nous ont précédés. »