La sécurité des élèves de Montessori préoccupe de plus en plus les parents

TRANSPORT. Les parents et la direction de l’École Montessori reviennent à la charge pour sécuriser davantage le va-et-vient de leurs 180 élèves du primaire et de la maternelle.

Cette démarche s’inscrit dans le cadre du projet de loi visant à modifier le Code de la sécurité routière. L’objectif de la vice-première ministre et ministre des Transports et de la Mobilité durable (MTQ), Geneviève Guilbault, consiste notamment à établir une limite de vitesse maximale à 30 km/h dans les zones scolaires et d’y imposer des aménagements sécuritaires.

La directrice des opérations de cette institution scolaire privée située sur le chemin Roy à Magog, Céline Jacquot, espère que les visées du gouvernement du Québec forceront la Ville de Magog à bouger en matière de sécurité. «Depuis 2021, nos demandes pour réduire la vitesse à 30 km/h sur le chemin Roy, créer une zone scolaire devant l’école et ajouter un brigadier aux feux de circulation ont toutes été refusées, se désole-t-elle. Notre plus récente intervention, en décembre dernier, a aussi été écartée.»

Selon Mme Jacquot, les élus songent à approfondir ce dossier en 2024. «Jusqu’à maintenant, par contre, la Ville maintient le statu quo en disant que la traverse des Quatre Fourches et la piste cyclable séparée de la route sont sécuritaires pour nos jeunes élèves. À l’inverse, nous sommes de plus en plus préoccupés par la vitesse des automobiles et une circulation croissante. Un marquage au sol et des bollards en été sont insuffisants; on l’observe au quotidien», s’inquiète-t-elle.

Mère de trois enfants, Roxane Ouellet brandit des données du MTQ qui estiment le débit journalier moyen entre 8000 et 11 800 voitures sur la route 112, l’intersection des chemins Roy et Southière située à deux pas. «Les autres écoles de Magog ont pourtant toute une zone scolaire et une vitesse maximale de 30 km/heure, constate-t-elle. Pourquoi la Ville privilégie la fluidité des voitures devant notre école au détriment des élèves? Pourquoi attendre le décès d’une autre petite Ukrainienne Maria, en décembre 2022 à Montréal, pour aménager des mesures pourtant simples et peu coûteuses?»

Nathalie Lacoste, parent et membre du conseil d’administration de l’école, déplore aussi des lacunes de sécurité sur le chemin Roy, surtout avec les constructions qui se multiplient du côté du Canton d’Orford. «On se fait parfois clignoter des phares par les automobilistes impatients qui nous suivent quand on respecte la vitesse de 50 km/h, une zone qui est pourtant située devant l’école», s’inquiète-t-elle.

LES ÉLUS POURRAIENT ROUVRIR LE DOSSIER

La mairesse Nathalie Pelletier confirme que ce dossier a été discuté au cours des derniers mois. Selon elle, en raison de la présence d’une piste cyclable «bien sécuritaire, isolée de la voie des voitures et séparée par un espace gazonné, il n’avait pas été recommandé d’abaisser la vitesse à 30 km/h.  Avec la loi provinciale qui a changé au cours des derniers mois, il a été convenu de rediscuter de ce dossier», termine-t-elle.