La mairesse d’Orford fière du chemin parcouru

RENCONTRE. Même si bien des enjeux demeurent à être redressés et que certains projets prennent plus de temps que prévu à se concrétiser, la mairesse du Canton d’Orford, Marie Boivin, se réjouit du travail accompli en cette période de mi-mandat, tant par son équipe que par les citoyens engagés.

La première magistrate se dit privilégiée d’être aux commandes d’une Municipalité comme Orford, où la gestion des affaires municipales va bien au-delà des quatre murs de l’hôtel de ville. Sans se donner tout le crédit, elle estime que son arrivée en poste, en 2017 a marqué le début d’une nouvelle approche axée sur l’écoute et l’ouverture, générant ainsi une dynamique beaucoup plus saine dans la communauté. «Avant, on se dépêchait presque de terminer les séances du conseil municipal pour qu’il y ait le moins de questions possible. Aujourd’hui, on est complètement ailleurs. Les citoyens sont intéressés et engagés pour les bonnes raisons. Ils donnent leurs opinions et ils nous aident à faire mieux. C’est quelque chose dont je suis très fière, car c’était vraiment un changement que je souhaitais apporter à mon arrivée en politique», partage Marie Boivin.

Cette dernière donne l’exemple du projet commercial projeté au coin de la route 141 et du chemin Alfred-Desrochers, piloté par le promoteur William Belval. La première consultation publique a été très courue et a suscité son lot de commentaires, ce qui a mené les élus à rejeter la première mouture.

«On a reçu des idées intéressantes pour bonifier le projet et s’assurer que son implantation et son architecture soient le plus en harmonie avec la signature du village. On comprend que pour les voisins immédiats, ce sera toujours difficile d’avoir une acceptabilité. Mais grâce à cette mobilisation, on s’assure de tout mettre en oeuvre pour que le promoteur propose une nouvelle mouture améliorée et c’est toute la communauté qui en sortira gagnante.»

À ce sujet, Marie Boivin confirme que M. Belval demeure «très intéressé» à développer ce terrain stratégique, en intégrant à la fois le volet commercial, avec une épicerie et une pharmacie notamment, et du résidentiel. «Je m’attends à ce que les nouveaux plans soient déposés au début 2024», prévoit-elle.

Le calme après la tempête

On se souvient que les premiers mois du deuxième mandat de Mme Boivin et son équipe ont été marqués par une tempête, en lien avec la mise en oeuvre d’un nouveau règlement sur les espaces verts. Ce changement majeur avait généré son lot de reportages dans les médias, qui ont même fait le tour du Québec. 

Une période «difficile, mais nécessaire», aux dires de la première magistrate. «Le règlement du 15% avait été adopté avant l’élection, alors ce n’était pas une surprise. Mais comme dans tout changement majeur, une période d’adaptation a été nécessaire. Certains propriétaires qui avaient des projets en cours ont dû faire des changements, ce qui était loin d’être évident pour eux», reconnaît-elle.

«Mais une fois cette crise terminée, tout s’est bien passé. Maintenant, les gens le savent et travaillent leurs plans en conséquence. Et c’est grâce à ce règlement, notamment, que nous réussissons à maintenir l’identité nature d’Orford dans un contexte de construction résidentielle intensif.»

Un projet en quête de financement

Un projet qui semble faire du surplace depuis quelques années est celui du centre multifonctionnel, qui était d’abord projeté au parc de la rivière-aux-Cerises avant d’être déménagé – sur papier – sur un vaste terrain municipal derrière La Mie d’Orford. 

À ce sujet, la mairesse assure que le dossier est bien vivant et que les besoins en espaces communautaires demeurent criants. «On a fait un pas en arrière dans ce dossier pour avoir une meilleure implantation. Il y a eu beaucoup de travail pour acquérir des terrains et s’assurer de faire le meilleur projet possible.»

«L’enjeu actuellement, c’est le financement. Au fil des ans, les estimations de coûts ont presque doublé, passant de 1,7 M$ à 3 M$. Et si on inclut une place du marché, on parle d’un projet totalisant environ 5 M$. Notre souhait est d’obtenir des subventions qui couvriraient, au moins, 50% de la facture et c’est sur quoi nos équipes travaillent», soutient-elle, sans se risquer d’avancer un quelconque échéancier.

Pas la tête à 2025

Sur une note plus personnelle, Marie Boivin estime se sentir plus que jamais à l’aise de porter ses deux rôles professionnels, c’est-à-dire celui de mairesse et l’autre comme organisatrice communautaire au CIUSSS de l’Estrie – CHUS.

Il est toutefois trop tôt, à son avis, pour se prononcer sur un éventuel troisième mandat en vue des élections de 2025. «Nous sommes peu d’élus à la MRC qui avons ce double rôle, ce qui est loin d’être toujours facile. Mais avec le temps et l’expérience, j’ai appris à travailler différemment et maintenant, je me sens vraiment bien et en contrôle. Disons qu’aujourd’hui, c’est plus réaliste d’envisager un autre mandat comparativement à mes premiers mois en politique, où j’étais parfois complètement débordée. Mais il peut tellement se passer de choses d’ici deux ans que je préfère ne pas y penser pour le moment», conclut celle qui avait été réélue sans opposition, en 2021.