La collecte des bacs tourne au ralenti à Magog
MAGOG. La collecte des matières résiduelles donne bien des maux de tête à Magog depuis l’été dernier. Alors que de nombreux citoyens jonglent avec des retards répétés dans le ramassage de leurs bacs, la Municipalité essaie de son côté de dénouer l’impasse avec le fournisseur.
La situation a commencé à dégénérer au coeur de la saison estivale 2023, plus précisément durant les mois de juillet et août. Dans différents secteurs de la ville, des résidents ont constaté des retards dans la collecte des poubelles, du recyclage ou encore du compost; tous sous la responsabilité de la même compagnie, Enviro Connexions. Des délais de quelques heures pour certains pouvant aller jusqu’à quelques jours pour d’autres, et même au-delà d’une semaine pour les moins chanceux.
Ce fut le cas pour Solange De Garie qui habite sur le chemin Thomas, dans le secteur chemin Georgeville. La principale intéressée a arrêté de compter le nombre de fois que les camions ne sont pas passés sur sa rue, comme prévu, au calendrier des collectes. «J’exagérerais peut-être en disant que c’est toutes les semaines, mais quand j’y pense, je ne dois pas être très loin de la réalité. Le problème dans nos quartiers concerne surtout les bacs bruns. Je ne me souviens pas la dernière fois que le camion est passé à la bonne journée», partage Mme De Garie.
Même si, dans ces circonstances, la Ville de Magog suggère simplement aux citoyens de laisser leur bac à la rue, en attendant qu’il soit vidé de son contenu, cette solution est loin d’être optimale, surtout en milieu plus rural. «Puisque le moment de chaque collecte est un mystère, nous devons laisser le bac au bord du chemin avec le couvercle non attaché, bien entendu. Le problème est que les animaux sauvages vivant dans les environs viennent se régaler. On se réveille le lendemain avec le bac renversé avec tout son contenu au sol. Et évidemment, la Ville n’offre pas de service de nettoyage, alors on doit se débrouiller nous-mêmes!»
Notons qu’au moment de l’entrevue, le 14 février dernier, Mme De Garie et d’autres voisins subissaient un nouveau retard, qui perdurait depuis plus de sept jours.
Magog assure prendre la situation très au sérieux
De son côté, la Ville de Magog assure que tout est mis en oeuvre pour tenter de dénouer l’impasse avec le fournisseur. La superviseure section écocentre à la Municipalité, Karine Denis, rappelle qu’après les ennuis vécus l’été dernier, la situation était revenue à la normale à l’automne.
Toutefois, le service s’est de nouveau dégradé depuis décembre, et ce, jusqu’à ce jour. «Depuis les premières irrégularités, nous sommes en communication avec la compagnie. Les responsables expliquent qu’ils sont confrontés à des enjeux opérationnels assez importants. Il y a un manque de main-d’oeuvre, des bris d’équipements qui exigent des délais de réparation plus longs que prévu et des difficultés d’approvisionnement. On sent toutefois une volonté de régler la situation», explique Mme Denis.
Cette dernière rappelle que les conditions climatiques au début de l’hiver ont compliqué le déroulement des opérations, avec des cocktails météo qui se sont abattus, par hasard, souvent les lundis. «C’est toujours le même secteur qui s’est retrouvé pénalisé. Et quand on sait que l’agenda des collectes est déjà bien rempli pour le reste de la semaine, c’est difficile de rattraper le retard . Au moins, toutes les collectes manquées ont fini par être recueillies, même si c’est loin d’être idéal.»
D’ailleurs, voyant peu d’améliorations au cours des dernières semaines, Magog a appliqué des pénalités monétaires prévues au contrat de cinq ans, qui a été signé en juillet 2020. À l’époque, l’entente avait été conclue avec Sani-Estrie, qui a été achetée au printemps 2022 par Enviro Connexions. « Je peux assurer les citoyens que nous faisons tout en notre pouvoir pour régler la situation et offrir un service conforme aux attentes. Je tiens à remercier les gens pour leur patience dans cette situation loin d’être évidente. Et c’est très important de continuer à nous signaler tout retard puisque chaque requête fait l’objet d’un suivi auprès du fournisseur », assure Mme Denis, qui a aussi eu vent que d’autres municipalités de la région sont dans le même bateau.