Environ 250 utilisateurs naviguent chaque jour sur la «fragile» rivière aux Cerises

MAGOG. Après avoir été prise d’assaut par les amateurs de kayak et de planches à pagaie pendant la pandémie, la rivière aux -Cerises a retrouvé un achalandage plus habituel en 2023. Il reste tout de même que durant la haute saison, ce sont en moyenne 250 utilisateurs qui circulent chaque jour dans ce milieu fragile.

Cette statistique a été comptabilisée à l’aide d’un compteur installé sous le pont de la route 112, qui enjambe la rivière en question. Ces chiffres révèlent sans surprise que la période la plus achalandée de l’été débute au mois de juillet et se poursuit jusqu’à la -mi-août. Au total, en 2023, ce sont plus de 5200 embarcations qui ont été recensées sur la rivière aux -Cerises, dont 500 lors d’une journée record.

Des données qui soulèvent plusieurs questionnements aux dirigeants de -LAMRAC, surtout qu’un rapport sur la capacité de charge de la rivière, réalisé en 2022, suggérait un maximum de 46 embarcations par jour afin d’éviter une dégradation de l’écosystème aquatique.

Pour la directrice générale de -LAMRAC, -Vicki-May -Hamm, ces statistiques sur l’achalandage sont évidemment préoccupantes, d’autant que l’organisme a eu accès à d’autres données en parallèle. Contrairement au compteur, -celles-ci ont été recueillies par la plateforme -PROPULSO à l’aide de la technologie cellulaire. « -On a été très surpris, car leurs chiffres ne correspondent pas du tout à ceux du compteur installé par la -Ville de -Magog. Ceux de -PROPULSO sont beaucoup plus élevés, soit plus du double. Pour le moment, on n’arrive pas encore à expliquer pourquoi il y a un tel écart et c’est sur quoi nous sommes à clarifier. »

En ce sens, la directrice générale soutient qu’il y a encore trop de questions en suspens pour établir un portrait précis de la situation à l’heure actuelle. Malgré tout, -Vicki-May -Hamm soutient que son équipe est déjà en mode solution pour limiter les impacts sur la flore et la faune. « -Dans un monde idéal, la solution serait de limiter le nombre d’embarcations, mais on n’en est vraiment pas là et ce n’est pas ce que nous voulons. Surtout que la mission de -LAMRAC est justement de permettre aux gens d’accéder à ces milieux naturels et non pas de les empêcher », -soutient-elle.

Sensibiliser les gens sans être moralisateur

Tout en concédant que les pouvoirs de -LAMRAC sur l’achalandage demeurent « limités », la gestionnaire est convaincue que des solutions simples et courtoises peuvent avoir un impact important pour assurer une cohabitation harmonieuse dans ce milieu fragile. « -On veut avant tout opter pour une approche de sensibilisation qui est positive plutôt que d’être moralisatrice. On peut, par exemple, inciter les gens à venir à des heures qui sont moins achalandées ou encore ajouter d’autres bouées informatives. -Peut-être que l’installation d’un compteur qui afficherait, en temps réel, le nombre de personnes sur la rivière serait une avenue intéressante pour savoir s’il s’agit d’un bon moment ou non d’y aller. Car on va se le dire, il n’y a rien d’agréable à faire du kayak ou de la planche à pagaie dans une rivière bondée de gens. »

Mme -Hamm ajoute qu’une fois de plus cet été, un agent de mise en valeur sillonnera la rivière afin de veiller au respect de la réglementation en vigueur, tout en partageant de l’information éducative aux utilisateurs présents.

Rappelons qu’en 2021, -LAMRAC avait sonné l’alarme en pleine saison estivale, alors que la rivière avait accueilli un nombre record de visiteurs. Un engouement qui avait causé plusieurs dégâts, que ce soit la présence de poissons morts, de végétation aquatique arrachée, de berges érodées ou encore de déchets laissés dans la nature.