Déversements d’eaux usées dans la nature: la Fondation Rivières apprécie la gestion de Magog

ENVIRONNEMENT. Les déversements d’eaux usées rejetées sans traitement dans les cours d’eau ont quadruplé à Magog en 2022, comparativement à l’année précédente, qui en fut une particulièrement sèche. La Fondation Rivières tient à souligner la performance de la Ville malgré cette hausse.

Le plus récent bilan de la Fondation Rivières place Magog au 54e rang des municipalités québécoises de taille similaire. La Ville a observé 159 déversements comparativement à seulement 37 l’année précédente. Il s’agit d’une hausse sur douze mois, mais les débordements sont à la baisse depuis 2017.

La Ville obtient une note A+ pour la présence de mesureurs électroniques plus précis. L’organisme environnemental lui confère aussi une bonne évaluation quant à l’intensité des débordements. C’est cet indicateur qui positionne la Ville au 54e rang de la province, ce qui signifie qu’il n’y a qu’une quinzaine de municipalités similaires faisant mieux qu’elle.

L’indice d’intensité des déversements par habitant a été développé par la Fondation Rivières. Il s’agit d’un indicateur qui tient compte de la durée des déversements et de la taille de l’ouvrage qui déborde. Le palmarès s’appuie sur les données du ministère de l’Environnement disponibles depuis 2017. 

Le directeur général de Fondation Rivières, André Bélanger, applaudit la performance de Magog malgré la hausse des débordements. «Son amélioration est à noter sur cinq ans, car la durée des déverses a diminué grâce à la présence de mesureurs électroniques plus précis, indique-t-il. Ce n’est malheureusement pas le cas pour plusieurs autres municipalités.»

Mylène Benoit, coordonnatrice, gestion des eaux et aqueduc/égouts à la Ville de Magog, ajoute que des améliorations sont en cours depuis quelques années. Ces mesures sont, par exemple, la déviation des eaux de gouttières vers la nature plutôt que dans les réseaux municipaux, la séparation des conduites d’eaux usées et de ruissellement dans les nouvelles constructions, ainsi que des aménagements urbains plus adaptés.

La destruction d’un poste de pompage à problèmes dans le secteur Omerville, effectuée dans le cadre des travaux de détournement des eaux usées vers l’usine d’épuration de la rue de Hatley, fera également réduire le nombre de débordements, aux dires de Mme Benoît. «On gère assez bien les débordements, mais les équipements, comme partout au Québec, ne sont pas adaptés aux pluies qui tombent de plus en plus en grande quantité. On devra, un jour, s’ajuster avec des bassins de rétention et de la végétation additionnelle», cite-t-elle en exemple.

Le prochain bilan comptera assurément davantage de débordements en raison des importantes précipitations tombées sur le Québec l’été dernier.

IMPACTS DES DÉVERSEMENTS

Selon la Fondation Rivières, les déversements d’eaux usées présentent une menace pour les espèces aquatiques et pour la biodiversité en général. Ils affectent les prises d’eau potable et font grimper la facture du traitement si les prises se trouvent à proximité des rejets. En raison des risques d’exposition à la bactérie E. coli présente dans les eaux usées, les débordements peuvent également limiter la baignade et les activités nautiques.

Ces débordements surviennent surtout lors de fortes précipitations. La grande quantité reçue fait en sorte que les réseaux sont incapables de la diriger à 100% vers les usines d’épuration. Un mélange d’eaux usées et de pluie se retrouve donc dans la nature plutôt que d’être traité.