Des places sont créées, mais les CPE ne suffisent pas à la demande

FAMILLE. Des places en garderie s’additionnent au fil des années et d’autres sont en développement dans la MRC de Memphrémagog, mais les Centres de la petite enfance (CPE) n’arrivent pas à suffire à une demande croissante.

Tel est le constat de la directrice générale depuis 20 ans du CPE La Pleine Lune de Magog, Any Sanders. Selon ses propres observations, le témoignage de la famille de Vanessa Gauthier (voir autre article) est criant de vérité. 

Cependant, elle demeure optimiste pour répondre aux besoins des jeunes familles, qui choisissent de plus en plus la région pour s’installer depuis la pandémie. «J’ai un message d’espoir pour les parents, car le ministère de la Famille et des gestionnaires de CPE travaillent très fort pour offrir une place à tous les enfants de Memphrémagog», indique Mme Sanders.

Selon des données du ministère, le taux de couverture est aujourd’hui à 89%, ce qui englobe un déficit de 146 places. Québec prévoit atteindre une proportion de 99% en 2026 dans Memphrémagog, et ce, autant en installation qu’en milieu familial subventionné ou non.

Selon Mme Sanders, les trois projets actuellement en développement totalisant 194 places réduiront les délais sur les listes d’attente. 36 enfants s’ajouteront au CPE de La Pleine Lune à Eastman grâce à une construction qui débutera dans les prochaines semaines. 48 autres ont récemment été ouvertes à North Hatley, de façon temporaire, le temps d’ériger le CPE Les petits Hêtres à Sainte-Catherine-de-Hatley (capacité de 78). 

PROJET RETARDÉ À L’ENFANT-DO

80 espaces sont aussi ciblés dans une nouvelle installation par le CPE L’Enfant-Do de Magog. Ce dernier espérait une ouverture au printemps 2024, mais l’acquisition d’un terrain tarde à se concrétiser. L’échéancier est repoussé d’au moins un an, selon la directrice de ce CPE, Roxanne Laliberté.

De plus, un projet de 31 places autorisé en 2020 à Orford, dont le CPE Jardin de Fanfan espérait majorer à 60 enfants, est tombée à l’eau à l’automne 2022.

«Je sens néanmoins une volonté, mais les dossiers de développement progressent très lentement», déplore Mme Sanders. Elle cite l’exemple de l’agrandissement de la garderie d’Eastman, où cette option a pris forme en 2013. «On voudrait augmenter nos capacités, mais nous sommes bloqués à Québec en raison du financement et d’un maximum de places déjà octroyées, s’attriste-t-elle. Nous espérons que le ministère modifie ses projections en intégrant notre démographie à la hausse.»

Le CPE La Pleine Lune se dit conscient du manque de disponibilité. Sa liste d’attente a déjà atteint 800 noms, mais cette dernière varie énormément au fil des ans. «Voilà pourquoi nous avons redoublé d’efforts pour en développer au maximum, et ce, malgré le manque de ressources», affirme Mme Sanders.

Seulement à La Pleine Lune, ses dirigeants ont ajouté 235 places depuis sa création en 1979. En plus d’Eastman, ce CPE vient d’en créer 36 autres à l’installation Aux quatre vents au 1193, rue Principale Est, à Magog.

Mme Sanders voit la lumière au bout du tunnel avec l’arrivée prochaine d’une liste plus fidèle à la réalité. Elle vise notamment à donner plus de chance à des enfants, comme Louise (voir autre article), qui n’ont aucune place dans le réseau. Cette nouveauté était prévue pour l’automne 2024, mais elle a été récemment reportée d’un an par le gouvernement.