Budget de Québec: aucun «wow» et même des déceptions aux yeux de Jacques Demers
FINANCES. Le président de la Fédération québécoise des municipalités (FQM) et préfet de la MRC de Memphrémagog, Jacques Demers, ne fera certainement pas encadrer en souvenir une copie du dernier budget provincial, dévoilé le 12 mars dernier. À ses yeux, les investissements annoncés sont insuffisants à bien des niveaux.
Jacques Demers déplore notamment le fait que Québec n’ait pas bonifié sa contribution accordée aux municipalités dans le financement des travaux routiers. Une décision qui risque, selon lui, d’avoir des impacts importants sur les chantiers à venir. «L’an dernier, certaines municipalités ont subi des hausses de 10% à 20% des coûts pour réparer leur réseau routier. Et quand je parle d’une moyenne, c’est parce que certaines villes ont vécu des augmentations de plus de 100%. De voir que Québec n’ajoute aucune somme supplémentaire, ne serait-ce qu’une indexation au coût de la vie, c’est clairement décevant. Et au final, soit que les villes seront obligées de faire moins de travaux que prévu ou soit qu’elles devront taxer davantage leurs citoyens.»
Celui qui est maire de Sainte-Catherine-de-Hatley critique également les 50 M$ sur cinq ans qui ont été prévus dans le budget pour les coeurs villageois. Une somme qui est bien loin, à son avis, des 470 M$ qui avait été promis par le gouvernement de la Coalition avenir Québec. «Si je fais un calcul rapide, ce qu’on pensait avoir sur deux ou trois ans, on l’aura sur 47 ans. Disons que nous sommes loin du compte!, lance-t-il avec un rire qui en dit long. Pourtant, cette aide était essentielle pour soutenir nos commerces de proximité et s’assurer qu’ils demeurent implantés dans leur milieu. Quand un village perd son dernier dépanneur, restaurant ou station-service, on le sait qu’il ne reviendra pas après. D’où l’importance de les aider maintenant pour les garder performants et en opération le plus longtemps possible», est d’avis M. Demers.
En ce qui concerne le dossier de la couverture cellulaire, Québec réserve 25 M$ en 2025-2026 pour la construction d’une centaine de tours dans onze régions de la province, dont l’Estrie. Jacques Demers espère que ces sommes seront suffisantes pour «enfin» régler les problèmes de réseau, qui demeurent nombreux dans bien des secteurs. «J’ai bien hâte de voir le plan de match du gouvernement, car pour le moment, on ne sait rien. Où seront situées les tours? Quand seront-elles installées? Les municipalités et les citoyens seront-ils impliqués dans le choix des emplacements pour être certain de ne pas en oublier? Bien des questions qui sont sans réponse pour le moment.»
«Ce qui est clair, il va falloir aller plus vite dans ce dossier, poursuit-il. Il y a eu des tragédies au Québec où des gens sont tombés en panne et ont été incapables d’appeler les secours, faute d’avoir du réseau. Dans leurs déplacements, bien des gens se fient à 100% sur leur cellulaire en pensant qu’is sont en sécurité, mais ce n’est pas vrai partout et il faut remédier à la situation.»
Jacques Demers s’attendait également à que le gouvernement fasse preuve davantage de «créativité» en lien avec la crise du logement, en ne misant pas seulement sur son programme actuel qui vise avant tout les grands centres urbains. «Quand on voit le déficit de 11 milliards de dollars, on est obligé de dire que l’oncomprend les choix qui ont été faits. Mais dans son ensemble, il n’y a aucun «wow» dans ce budget et surtout, bien des déceptions», conclut le principal intéressé.