Un lieu d’enfouissement des déchets fermé… parmi les entreprises les plus polluantes
ENVIRONNEMENT. Un lieu d’enfouissement de déchets de Magog figure parmi les 100 usines les plus polluantes du Québec même s’il est fermé depuis 2009.
Situé au 1994, chemin d’Ayer’s Cliff, le site d’enfouissement sanitaire appartenant à Waste Management continue d’émettre plus de 57 000 tonnes de CO2 (dioxyde de carbone) annuellement produit par la fermentation des matières organiques. Ses émanations de gaz correspondent à la consommation d’essence d’environ 13 000 à 14 000 voitures annuellement.
Selon une compilation publiée par le Journal de Montréal le 18 mai dernier, ses émissions de gaz à effet de serre (GES) ont augmenté de 16% sur la période analysée, soit de 2013 à 2017.
Contrairement à d’autres entreprises recevant des subventions du Fonds vert, Waste Management n’a pas d’aide de Québec pour l’inciter à réduire son bilan carbone à Magog.
Ces déchets qui fermentent génèrent cependant beaucoup moins de carbone que le top 10 des entreprises compilées à partir de données fournies par le ministère de l’Environnement. En calculant l’ensemble des usines par entreprise, c’est l’aluminerie Rio Tinto qui trône au sommet du palmarès avec 4,1 millions de tonnes de GES en 2017.
Waste Management n’est pas l’unique entreprise ciblée dans ce palmarès dans la vaste région des Cantons-de-l’Est. S’ajoutent six entreprises manufacturières comme Domtar à Windsor (77 000 tonnes d’équivalent en CO2), Graymont à Bedford (473 000 tonnes) et Graymont à Marbleton (205 000 tonnes). Cette dernière entreprise produit de la chaux.
On y trouve également l’entreprise Graphic Packaging International Canada à East Angus (30 000 tonnes), Cascades à Kingsey Falls (60 000 tonnes) et Kruger de Bromptonville (29 000 tonnes).
Réactions de Waste Management ici.
123 000 tonnes en CO2 à Saint-Nicéphore
Les sites d’enfouissement apparaissent à quelques endroits sur la carte interactive avec des données similaires au site magogois. Waste Management exploite aussi le site d’enfouissement de Saint-Nicéphore, près de Drummondville. Il s’agit d’un dépotoir toujours en fonction qui émet 123 000 tonnes en CO2, ce qui représente une hausse de presque 200 % sur 5 ans. Le Fonds vert n’y verse aucune subvention.
Suit le site d’enfouissement des déchets de Sherbrooke avec 48 000 tonnes. Fermé depuis 2008, il génère du carbone à la hausse de 14% depuis 5 ans malgré des subventions totalisant 5,6 M$ du Fonds vert.
Toujours en fonction, le dépotoir de Roland Thibault à Sainte-Cécile-de-Milton produit du carbone au rythme de 63 000 tonnes en 2017. Il s’agit d’une hausse de 37% sans subvention.
La Régie intermunicipale de gestion des matières résiduelles de Brome-Missisquoi exploite un dépotoir à Cowansville. Elle fait bonne figure avec 44 000 tonnes d’équivalent en CO2, mais avec une réduction de son bilan carbone de 26 %, et ce, sans subvention de Québec.
Par contre, le site d’enfouissement de la Régie intermunicipale de gestion des déchets de la région de Coaticook n’apparaît pas sur la liste des entreprises les plus polluantes.
Le palmarès du Journal de Montréal n’indique pas, non plus, le rang de chacune des entreprises.
Une des conclusions du quotidien est que, depuis 2013, les 100 usines les plus polluantes au Québec ont augmenté leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) de 1,93%. Et selon les auteurs, cette tendance s’accélère, et s’éloigne des cibles projetées.