Sauna flottant au quai MacPherson: l’heure de la décision finale approche à grands pas

AFFAIRES MUNICIPALES. La séance publique du conseil municipal de Magog, lundi prochain (6 février), pourrait sceller le sort du projet de sauna flottant au quai MacPherson.

Cette troisième et ultime étape pourrait une fois de plus se décider par un vote des élus magogois, qui ne partagent pas tous le même avis sur ce sujet. Jusqu’à maintenant, les deux votes précédents se sont soldés par un résultat de cinq conseillers municipaux en faveur, comparativement à trois autres qui s’y opposent.

La mairesse Nathalie Pelletier confirme qu’une décision finale se prendra le 6 février s’il n’y a pas de changement réglementaire. Suivront l’autorisation de Transport Canada (demande déposée en attente) et la signature du bail avec la Ville.

Un groupe d’opposants gardent espoir de renverser la vapeur même s’il est minuit moins une. Ils demandent, une fois de plus, que les élus n’autorisent pas l’amarrage d’un sauna flottant au quai MacPherson. Ils réclament également qu’aucune autre activité commerciale, sauf l’offre de croisières sur le lac, n’y soit dorénavant permise.

«Tout en reconnaissant le souci de la Ville pour améliorer l’offre touristique, nous constatons que le projet d’un sauna flottant amarré au quai MacPherson est loin de recueillir l’adhésion des citoyens et qu’il divise la communauté», lit-on dans une longue lettre adressée aux médias.

Composés notamment d’hommes d’affaires et d’anciens élus magogois, les cosignataires s’inquiètent de voir un patrimoine collectif égratigné par un projet «qui bloquera une partie de la vue sur le lac et les montagnes».

Les opposants tiennent à préciser qu’ils endossent une activité de sauna privé en bordure du lac Memphrémagog, mais pas au quai MacPherson. Pour eux, l’île Charest serait un meilleur endroit pour accueillir ce type d’activités.

Ils s’inquiètent aussi du fait que le sauna pourrait «nuire à la plus importante frayère de touladis» du lac en plus d’ouvrir la porte à une commercialisation du quai et des rives avoisinantes.

«AUCUN IMPACT SUR LA FRAYÈRE»

L’un des promoteurs associés à l’entreprise Solstice Sauna, Frédérik Nissen, maintient l’emplacement pour des raisons techniques et stratégiques. Il rejette les inquiétudes liées à de potentiels risques environnementaux, plus particulièrement sur des impacts sur la frayère à touladis située à proximité du quai (voir carte qui accompagne cet article). Il invite les gens à se fier à la science et aux experts.

Il brandit une étude réalisée par la firme sherbrookoise Aqua-Berge. Son président Daniel Bergeron, qui oeuvre dans le domaine environnemental depuis plus de 20 ans, est formel. «L’aménagement du sauna flottant ne causera aucun impact sur la frayère, insiste-t-il. La reproduction se poursuivra sans souci, tout comme elle s’est maintenue malgré l’arrivée du navire motorisé Le Grand Cru, également situé à proximité.»

«Le sauna flottant envisage des baignades de quelques secondes pour se rafraîchir à une distance d’environ 15 à 20 mètres de la zone de frai, lit-on dans le document. On peut considérer que le projet a peu d’impact sur la reproduction de cette espèce. Par ailleurs, à partir du 15 novembre, le touladi a terminé sa reproduction et seuls les oeufs sont en incubation jusqu’au mois de mars à avril.» 

M. Bergeron invite les gens inquiets à dévoiler leurs sources et la documentation en ce sens. «Je ne comprends pas d’où viennent ces inquiétudes, ajoute-t-il. Les gens qui prônent la protection du lac devraient plutôt lutter contre un problème beaucoup plus sérieux pour la santé du lac, soit l’érosion des sols. Et ceux qui se préoccupent du sort des poissons devraient trouver une façon de ramener les gros reproducteurs qui quittent involontairement le lac via le barrage de la rivière Magog.»

M. Nissen termine en excluant l’île Charest comme emplacement possible. Il évoque des raisons techniques et d’accessibilité, ainsi que de l’absence d’une passerelle qui «coûterait une fortune à construire».