Les coupures en transport adapté et collectif ébranlent le milieu communautaire

TRANSPORTS. Les coupures dans le transport adapté et collectif de la MRC de Memphrémagog inquiètent le milieu communautaire, qui craint que ce soit, une fois de plus, les citoyens les plus vulnérables qui en paient le fort prix.

C’est avec grand désarroi que la directrice générale de la Corporation de développement communautaire (CDC) Memphrémagog, Mélissa Rivard, a pris connaissance des compressions annoncées « sans préavis ni consultation », la semaine dernière. «Ça crée une onde de choc, car la quarantaine d’allers-retours supprimés mensuellement affecteront la clientèle de la majorité de nos organismes membres de la CDC», s’inquiète-t-elle.

Mme Rivard aurait préféré que son organisme soit invité à réfléchir à des pistes de solutions pour atténuer l’impact sur les usagers, surtout que la CDC siège sur le comité consultatif sur le transport, une table mise sur pied par la MRC.

Sous le choc, les organismes membres prévoient déjà des répercussions majeures sur leur clientèle. «Des personnes vivant avec un handicap ne pourront se déplacer vers leurs services de répit quotidien, les communautés éloignées telles que Stanstead et Potton seront plus isolées que jamais, des jeunes devront faire une croix sur leur camp de jour, voire leur emploi d’été, et des étudiants ne pourront plus aller à l’école», lit-on par voie de communiqué.

LA POINTE DE L’ICEBERG

«Ce n’est que la pointe de l’iceberg, prévient Mélissa Rivard. Bien que les organismes voient le besoin de leurs clientèles augmenter, ils devront diminuer leur offre de services puisque leurs participants ne pourront se déplacer», s’indigne-t-elle.

«Pendant qu’à Sherbrooke les acteurs se concertent pour mettre en place un projet pilote de tarification solidaire pour les ménages à faible revenu, à Memphrémagog, sans avis préalable, nous diminuons les services, c’est un non-sens, ajoute la directrice de la CDC. Nous comprenons que la situation est délicate, mais l’impact d’une telle mesure dépasse le calcul mathématique des revenus moins les dépenses, car des personnes bien réelles cesseront d’avoir accès à des services essentiels sans soutien.»

DES DIZAINES DE FAMILLES AFFECTÉES DÈS LE 26 MAI

La directrice générale de l’organisation faisant la promotion et la défense des droits des personnes handicapées (Han-Droits), Jessica Lafrance, pense déjà aux dizaines de familles qui seront affectées par un service réduit dès le 26 mai prochain. « Nous avons été très surpris d’apprendre que la MRC n’offrira plus de déplacements quotidiens, en plus de supprimer les services en soirée et les week-ends », s’inquiète-t-elle.

Ces compressions arrivent à un bien mauvais moment, aux dires de Mme Lafrance. Han-Droits a récemment bonifié son offre de services pour ses membres, et les inscriptions montaient en flèche. « Plusieurs familles vivant en périphérie de Magog ne pourront plus envoyer leurs enfants pour qu’ils profitent de nos services, s’inquiète-t-elle.

Cette dernière signale que les impacts sont beaucoup plus lourds que ce que laisse présager un service qui passe de 150 à 130 heures par semaine. Elle cite l’exemple d’Austin, de Bolton-Est et du Canton d’Orford qui perdent chacune cinq jours de services sur les sept jours de la semaine. 

Quant à Stanstead, Sainte-Catherine-de-Hatley, North Hatley et Ayer’s Cliff, les usagers de ces municipalités seront privés de transport quatre jours sur sept.

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