Autres tracas financiers à la Société d’histoire de Magog

PATRIMOINE. Les portes sont closes depuis quelques jours à la Société d’histoire de Magog (SHM). Les archives et les collections de photos anciennes sont donc inaccessibles, tant et aussi longtemps que l’entente de financement avec la Ville de Magog ne sera pas renouvelée.

De plus, le directeur général de la SHM, Martin Dubé, a quitté son poste pour un emploi de bibliothécaire au Centre de services scolaire des Sommets.

Le président de cet organisme, Pierre Bastien, demeure néanmoins optimiste en lien avec un dénouement positif. Il est confiant de voir la Ville renouveler une entente qui a pris fin le 31 décembre dernier. «Nous espérons une offre bonifiée à 50 000 $ afin d’assurer un fonctionnement minimal et adéquat, expose-t-il. Les négociations progressent bien et on se revoit bientôt.»

Les deux parties se reverront, en effet, après le dépôt prochain d’une vérification comptable des finances de la SHM, tel que réclamée par la Ville. «Le conseil s’apercevra qu’on ne dépense pas futilement et que nous avons réellement besoin d’aide», précise M. Bastien.

Ce dernier avoue que la Société d’histoire de Magog est «chroniquement déficitaire». M. Bastien rappelle que la SHM est pourtant un organisme public primordial pour classer et protéger de précieux documents. «Nos archives ne sont toutefois pas en péril, même si le pire des scénarios se produisait», avise-t-il.

DE L’INQUIÉTUDE DU CÔTÉ DE SHERBROOKE

La direction du Musée d’histoire de Sherbrooke est plus inquiète. Son directeur David Lacoste et la conservatrice Karine Savary craignent que l’annonce de la «fermeture temporaire, espérons-le,» est révélatrice de l’importance que la société accorde au financement et à la préservation de son patrimoine. 

Selon eux, Magog ne fait que s’ajouter à une longue liste de cas alarmants que vit le milieu archivistique québécois, en grande partie à cause d’un sous financement.

«Il s’agit de préserver notre passé, de comprendre l’évolution de notre société : son développement, ses humains, ses habitudes, son identité! Une fois nos sociétés d’histoire disparues ou fermées, nous perdons non seulement l’expertise de ces passeurs de mémoire, mais également la richesse et le regard de notre passé local», signent-ils.

Karine Savary préside également le Regroupement des services d’archives privées agréés du Québec (RSAPAQ).

Commentaires du Musée d’histoire de Sherbrooke ici.