TRIBUNE LIBRE: Un peu de courage Messieurs-Dames du conseil d’Orford

Ayant été conseiller municipal dans le passé, je rêvais que notre politique municipale s’élève au-dessus des nids-de-poule et des poubelles. Et voilà qu’arrivait enfin un grand projet social, culturel, rassembleur qui surgissait il y a quelques années au conseil municipal Adam : un centre communautaire! Le conseil de Mme Boivin, lui,  en fait maintenant un projet qui nous divise,  qui tourne le dos au passé, aux fils et aux filles des bâtisseurs, à la communauté anglophone, au patrimoine bâti  du Canton d’Orford encore relativement intact.

Devant le dilemme de la petite maison blanche (PMB) au centre du village de Cherry River, le conseil du Canton d’Orford actuel a décidé de poursuivre avec un troisième plan pour notre centre communautaire. Devant les critiques citoyennes sur l’abandon du premier et le refus du second (à cause de la démolition projetée de la PMB), voici le troisième projet. Projet qui  devra non pas démolir, mais ignorer la PMB sur son site même, à quelques mètres du bâtiment déjà existant, qui servira de fondation au futur centre communautaire!

Bien sûr, chaque nouveau conseil ne peut pas refaire le monde à sa guise, mais il pourrait fait preuve de respect envers les premiers arrivants du village, pour le patrimoine local, si modeste, à ses yeux, soit-il.  Bien oui, plusieurs voix citoyennes vous ont remis devant le défi de rendre hommage aux bâtisseurs d’une autre époque,  avec créativité et sensibilité,  en poursuivant le projet du précédent conseil en y incluant la PMB, comme il était prévu. Le  »nouveau conseil », malgré son inexpérience politique,  aurait pu bonifier le projet premier dans le respect des deniers déjà investis et de ceux à dépenser encore…

Et quand on pense que le tourisme plus éclairé de notre époque (dont vit précisément le village hors de la saison estivale!) cherche aujourd’hui des vestiges, des racines, de l’histoire, du vrai! Quelle belle occasion culturelle d’inclusion le conseil abandonne!  Permettez-moi de citer la mairesse-en-devenir Boivin à Radio-Canada du 15 juin 2017: « Il est temps que la municipalité d’Orford se dote d’une administration moderne et transparente pour que les citoyens aient une réelle influence sur les orientations de la municipalité », a déclaré Marie Boivin, qui briguera la mairie. » (https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1039936/nouveau-parti-politique-orford). Rien de cela ne transparaît dans la saga de la PMB.

Moderne?  Visiblement, la dernière décision du conseil Boivin constitue une façon détournée de refuser ouvertement les demandes citoyennes répétées d’inclure la PMB dans le projet de centre communautaire. (Mettons le sujet de la PMB de côté et il mourra au feuilleton!) Cette tactique éculée date de l’ère Drapeau à Montréal…   j’y étais! Et le recyclage de bâtiments existants par souci d’écologie, Madame Boivin?

Transparente? Une seule voix s’exprime au dans nos rencontres avec la Municipalité. Les conseillers et conseillères actuels, muets au sujet de ce projet à la dérive, restent tapis dans un silence qui en dit long sur la profondeur de leur réflexion entourant ce projet municipal bientôt  millionnaire. N’y a-t-il pas une seule opinion quelque peu indépendante dans ce conseil dépassé?

Influence citoyenne? Les voix qui continuent à s’élever contre la démolition  sont écoutées, mais pas entendues. Le dialogue n’existe pas plus que lors des consultations des Sherbrookois cherchant à sauver la façade de l’hôtel Wellington lorsque Mme Boivin y œuvrait à initier un quelconque dialogue. L’hôtel emblématique de la route Montréal-Boston  fut prestement démoli…

Triste! Mon entourage s’attendait à mieux pour Orford, un endroit exceptionnel, un haut lieu de  musique, d’hôtellerie, de sports et de plein air!

  Marc Bigué

Citoyen orferois