Tribune libre: nouveaux horodateurs à l’hôpital de Magog, un système non adapté

OPINION. Absolument pas d’accord avec le député Pierre Reid qui appelle à la patience, pour l’utilisation des horodateurs, dans vos pages du 6 décembre 2017.

À l’encontre de ce dernier, j’ai utilisé, en tant que personne dite aînée, ce nouveau système.

Il ne s’agit pas ici de période «d’adaptation» pour les patients, mais bien d’un système non «adapté» à ces derniers.

Reid est d’avis que «les usagers doivent faire leur bout de chemin», «il faut être prêt à changer ses habitudes», mais cela va à l’encontre même des caractères propres au vieillissement, à savoir la difficulté croissante d’adaptation à de nouvelles techniques qui ici impliquent divers niveaux de difficulté.

En premier lieu, avoir en sa possession le numéro de plaque d’immatriculation. Le député n’a certes pas souvent accompagné une personne âgée à l’hôpital pour ne pas savoir que celle-ci est souvent dans un tel état d’anxiété que déjà avoir en main la liste de ses médicaments est un premier obstacle à vaincre, va suivre celui de pianoter le tout, qui fera le «bout de chemin» pour les personnes affligées de rhumatisme, d’arthrite, etc., avec mains et doigts déformés?

Par la suite, avoir la monnaie exacte (un problème en soi) ou utiliser une carte de crédit si on en possède une, ce n’est certes pas le privilège de tous, M. le député, vous oubliez qu’il y a malheureusement dans votre comté des gens défavorisés (statistiquement ce sont les plus souvent malades), faut-il penser que vous vivez depuis trop longtemps dans une autre strate de la société sans égard aux states moins favorisées?

Finalement, il faut anticiper le nombre d’heures que l’on sera à l’hôpital. Est-ce que M. le député vit totalement en dehors de la réalité pour croire que l’on puisse répondre adéquatement à cette exigence. Il ne reste qu’à débourser bien au-delà possiblement des heures nécessaires, afin d’éviter le stress d’avoir à retourner à l’appareil ou encore pour échapper à la sanction d’une contravention. Dans les circonstances, seuls les propriétaires des horodateurs seront plus que satisfaits «adéquatement».

Comme l’a dit si justement Normand Bernier, dans cette même édition, on comprend toujours mal les raisons qui ont motivé ce changement, d’autant plus que «ce système complexe n’est aucunement adapté à cette réalité d’une grande partie de la population des utilisateurs».

Il est impérieux de continuer à poursuivre cette lutte et non de se gargariser de mots vains, dans les circonstances.

 

Jeanne Legendre-Roberge

Eastman