TRIBUNE LIBRE: L’artiste Monique Voyer, une personnalité marquante en Estrie
Monique Voyer, artiste bien connue de la région de l’Estrie, est décédée le 9 janvier dernier à l’hôpital de Magog, à l’âge de 92 ans, après une longue et fructueuse carrière artistique.
Née à Magog en 1928, Monique Voyer reçoit sa formation artistique à l’École des beaux-arts de Montréal (1947-1952) et à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (1953-1954).
Dès son retour au Québec, en 1954, Mme Voyer expose ses œuvres à Sherbrooke, puis à Montréal et un succès de presse scelle définitivement des débuts de carrière remarqués. L’engagement de Voyer dans le milieu artistique montréalais est facilité par son caractère jovial, sa curiosité et son ouverture d’esprit. Elle est à la recherche de ce qu’il y a de plus à l’avant-garde dans le Montréal d’alors, et voit bientôt son art s’orienter vers le non-figuratif. Enthousiasmée dès son plus jeune âge pour l’art et la culture, elle n’aura de cesse de poursuivre son rêve de créer, jusqu’en 2012. Mme Voyer a consolidé sa place parmi d’autres femmes de sa génération qui marquent le milieu artistique québécois.
Parallèlement à sa carrière artistique, Voyer conduit une carrière dans l’enseignement des arts au collégial, particulièrement au Vieux-Montréal et au Cégep de Sherbrooke. Elle se passionne pour l’enseignement de la gravure et des techniques mixtes, éléments qu’elle introduit aussi dans son art. Elle a marqué plusieurs générations de jeunes artistes qui se souviennent encore d’elle comme d’une pédagogue hors-pair et une personnalité attachante.
Il faut également rappeler que Voyer a vivifié le milieu des arts en Estrie par sa présence constante auprès des diffuseurs, des artistes, des collectionneurs et des lieux culturels de la région, dont le Centre d’arts d’Orford où elle exposa trois fois. Une rétrospective de ses œuvres eut lieu au Musée de Sherbrooke en 1994. Ses œuvres se retrouvent en grand nombre aux musées de Québec, de Sherbrooke et de Coaticook ainsi que dans les collections de l’Université de Sherbrooke et l’Université Bishop et de nombreuses collections privées.
Elle laisse dans le deuil ses enfants, Brigitte Ayotte (Richard) et Martin Ayotte ainsi que de nombreux amis.
Françoise Le Gris
Historienne de l’art et Commissaire d’exposition