Mal de terre: lettre ouverte des Mères au front pour le Jour de la Terre

C’est le Jour de la Terre ce mercredi 22 avril, et la Terre est mal en point, comme l’est notre humanité affligée, aux prises avec un virus dont nous aurons du mal à nous défaire. On consacre beaucoup de ressources à soigner ceux et celles qui sont atteints par la COVID-19 et plus vulnérables, mais on consacre encore trop peu de réflexion à ce que nous pourrions faire pour freiner les trop grandes inégalités dans la répartition des richesses, l’emballement climatique et la perte de biodiversité.

Cette crise nous offre pourtant une formidable opportunité de réfléchir et de repartir sur de nouvelles bases en privilégiant une relance qui ferait de nous une société plus juste, plus solidaire et écoresponsable. Protéger nos milieux naturels, réduire au minimum notre utilisation des énergies fossiles, recycler les travailleurs de cette industrie sans avenir, favoriser une transition vers des énergies plus propres, revoir notre consommation abusive, restreindre l’usage de produits toxiques en agriculture, encourager l’économie locale, la mobilité durable, tous ces points devraient être intégrés à notre grille de réflexion au moment où nous vivons tous sur pause.

La Terre manifeste aussi formidablement et heureusement son pouvoir de régénération. La pollution a fléchi avec le ralentissement de l’activité industrielle de même que la réduction du transport terrestre et du trafic aérien. Les eaux de Venise sont plus claires. La pandémie et ses effets nous incitent à revoir notre mode de vie.

Il nous faut réapprendre à vivre ensemble comme humanité, comme une humble espèce dans le royaume du vivant, dont tous les éléments sont interdépendants. La cupidité des hommes, l’exploitation massive des ressources de la nature nous mènent vers une voie sans issue. Pour célébrer la Terre, il faudrait l’honorer, lui rendre justice et retrouver une vie en symbiose avec elle.

Aujourd’hui nous accordons la priorité aux aînés. Demain, au sortir de la crise, nous devrons l’accorder aux enfants, aux jeunes qui, depuis plus d’un an, descendent dans les rues pour demander, eux aussi, un avenir.

Nous avons une occasion unique de relancer notre société et notre économie sur des bases sociales, éthiques, environnementales, solidaires. Saisissons-la!

Le 22 avril, c’est le Jour de la Terre. Faisons preuve d’ambition et de résilience : faisons en sorte que chaque jour soit le Jour de la Terre.

D’Eastman : Imaginons Eastman, Manon Laganière et Patrice Charbonneau (pour Alexandre, Élisabeth, Joey, Mélanie, Megan, Félix, Claude, Livia, Isaac, Juliette, William, Noémie, Gabrielle, Marie, Louis, Stella-Rose, Henri et David); Lynda Létourneau, Yves Racicot (pour Geneviève Allard, Arthur Lavoie, Victor Vovan), Claude Désautels, Claudette Lussier et Alain Paquette (pour Romy, Margot, Olivia, Théo et Charles)

De Magog : Kristell Savard (pour Claire 8 ans et demi, Lucie 7 ans, et Paul 4 ans et demi)

De Bolton-Est : Vinciane Peeters, mère au front (pour tous les sans voix)