À l’insu de la population

Dans le Reflet du Lac du 18 juillet dernier, la mairesse d’Austin Mme Lisette Maillé déclarait à propos d’un nouveau règlement et d’un nouveau plan d’urbanisme de la municipalité : «Il s’agit d’une refonte majeure étudiée attentivement depuis plus d’un an. Chaque élément a été pesé, analysé, selon nos objectifs de développement. Il y aura encore plus de cohésion et cela nous permettra d’éviter de répéter des erreurs du passé».

On sait maintenant que cette « refonte majeure étudiée attentivement depuis plus d’un an » permettra aux promoteurs de construire à Austin des ensembles de maisons groupées, avec des parties communes en annexe,  sur des lots aussi petits que 3000 m2.

C’était précisément ce que faisait les promoteurs dans des développements à Austin dans les années soixante et soixante et dix ou l’on pouvait retrouver sur une rue plusieurs maisons, face à face,  loties sur moins d’une acre de terrain. Dans la majorité des cas, sinon dans totalité des cas, ces groupements de maison étaient adossés à des boisés non constructibles.

Dans les années 90 et au début des années 2000, sous la gouverne de l’ex-maire M. Roger Nicolet, les développeurs avaient été forcés d’allouer une superficie individuelle d’au moins  de 2 acres par maison, soit 8093 m2.  On retrouvait peu à peu notre campagne, même sur la rue! Il n’était plus nécessaire de construire des haies pour s’isoler des voisins. L’empreinte écologique était réduite au minimum pour la raison bien simple, qu’on ne voyait plus la maison!

Je veux bien que le Conseil municipal d’Austin ait « étudié depuis plus d’un an » ce nouveau plan d’urbanisme et ce nouveau règlement pour les PAE (Plan d’aménagement d’ensemble) qui permettront désormais de construire des maisons sur des mini-lots de 3000 m2.

Le problème c’est que cela c’est fait à l’insu de la population. Jamais il n’a été question au cours des assemblées de consultation il y a quelques années de superficies minimales « constructibles » aussi petites de 3000 m2.

Il y a à peine un mois, lors de l’assemblée publique d’information du 11 juin à l’hôtel de ville, ni la mairesse, ni l’urbaniste n’ont soufflé mot de ces nouveaux développements avec des superficies minimales de 3000 m2. Ce n’est qu’à la fin de l’assemblée, que j’ai fait par mes questions, sortir le chat du sac.

Toujours dans l’article du 18 juillet on pouvait lire : « La première magistrate ajoute que le règlement ne concerne qu’environ 15% du territoire de la municipalité ». À l’évidence la magistrate Maillé a oublié de dire au journaliste que 15% d’un territoire de 72,62 km2, c’est l’équivalent de près de 11,000,000 de m2 qu’on s’apprête à offrir en pâture aux promoteurs. C’est l’espace nécessaire qu’il faut pour construire 1360 maisons à Austin, en utilisant l’indice de densité de 8000 m2 (environ 2 acres avec les parties communes). Je vous rappelle qu’il y a 930 adresses postales à Austin.

Madame Maillé est-ce que c’est pas assez gros pour en parler? Est-ce c’est de ce type de développement qu’on veut en Estrie, car il est bien évident que d’autres municipalités seront tentées de faire de même, pour réduire leurs coûts et ceux des promoteurs.

 

Michel Morin

Contribuable d’Austin