5 étoiles pour l’hôpital de Magog : mythe ou réalité?
Le mercredi 17 août 2011, vers 23 h, ne trouvant pas de CLSC ni de clinique médicale ouverts, je me présente à l’urgence de l’hôpital de Magog.
J’entends déjà des gens me dire : «Tu aurais dû aller au CHUS: le service est bien meilleur, la qualité des soins est supérieure…». Mais compte tenu de mon état, je ne pouvais pas me permettre de conduire jusqu’à Fleurimont.
J’entre donc dans le local du triage et après seulement quelques questions posées par l’infirmier, on m’installe immédiatement sur une civière dans une autre salle et aussitôt le personnel infirmier et le médecin me prennent en charge.
Après une autre série de questions, d’examens et de tests, je remarque de l’inquiétude dans les yeux du médecin. Elle m’avoue ne pas savoir exactement ce qui cause mon problème de santé et qu’elle se trouve dans une zone grise. Il suffit cependant que de quelques examens supplémentaires pour que je vois cette fois apparaitre dans les yeux du médecin cette lueur de satisfaction et d’accomplissement qu’ont les personnes gagnantes. Elle venait finalement de mettre le doigt sur mon «bobo»!
Des gagnants, il y en avait beaucoup d’autres dans l’équipe de l’urgence. Tous des gens calmes, professionnels et dédiés au bien-être des patients. Une personne m’a particulièrement ému lorsqu’elle est venue me border avec une couverture chaude au cœur de la nuit parce que j’avais froid.
Une fois l’énervement passé et le calme revenu, j’ai réalisé qu’on m’avait traité comme un vrai V.I.P. Pourtant, je n’ai pas de Porsche, ni de Rolex, ni de vêtements Armani et le seul chauffeur privé que j’ai, c’est le chauffeur d’autobus. Je ne connais pas Jean Charest personnellement ni son ministre de la santé, lequel doit ignorer les conditions dans lesquelles le personnel infirmier du 6e étage travaille. Sinon, il leur fournirait sûrement des équipements sanitaires et une bonne ventilation pour que ce personnel se sente un peu moins responsable lorsqu’il y a des infections.
On m’a donné comme raison pour ce traitement hors du commun que c’était calme à l’urgence ce soir-là. Il me semble par contre que cette soirée n’était pas si calme: il y avait les pleurs d’un enfant et des gens qui patientaient dans la salle d’attente.
Tous les évènements de mon séjour se sont déroulés en harmonie : mon passage de l’urgence jusqu’à ma chambre au 6e étage en passant par la radiologie, la médecine interne ainsi que les autres départements où j’ai dû me rendre pour divers examens.
J’ai vu dans cet hôpital une machine bien rodée, très efficace, du personnel compétent et dévoué. Si j’ai été traité comme un V.I.P. c’est parce qu’ils traitent tous leurs patients comme des V.I.P. On devient excellent à force de s’exercer et de pratiquer. Et à mes yeux, on voit que ces gens ont beaucoup de pratique.
N’étant pas moi-même un professionnel de la santé, je ne peux pas juger de la qualité des actes médicaux. Mais lorsque je me suis rendu chez un autre spécialiste pour un suivi de mon état de santé, on m’a fait remarquer la grande qualité du travail qui a été effectué à l’hôpital de Magog.
Pour toutes ces raisons, et même si dans la chambre 6060 il y a des trous dans les murs et le plafond, et que la peinture semble dater du temps des Sœurs de la Providence, c’est sans aucune hésitation que je fais une croix sur le «mythe» et que je maintiens «les cinq étoiles».
Claude Nadeau
St-Hubert