Un record pour le 30e tournoi des jumeaux Grenier

PÊCHE. Véritables passionnés de la pêche sur glace, les jumeaux Jean et Jeannot Grenier auront réussi à attirer plus de 200 pêcheurs pour leur 30e tournoi Abigastrie, tenu le 17 mars dernier sur les glaces du lac Magog.

Tous ceux qui s’intéressent un tant soit peu à la pêche blanche ont entendu parler un jour ou l’autre des frères Grenier et de leur amour pour la pêche.

Dès que le couvert de glace est suffisant, ils installent leur cabane verte et blanche dans le secteur du Marais de Katevale, en quête des plus gros brochets de la saison. Leur logis saisonnier -l’Abigastrie – est facilement reconnaissable parmi le lot de petits bâtiments.

Mais c’est surtout leur côté social et leur passion pour le plein air qui leur permettent d’attirer des centaines de personnes pour leur tournoi annuel, et ce, uniquement avec le bouche à oreille. «On propose quelque chose de simple et familial, avec une belle ambiance, un repas en plein air, d’intéressants prix de présence et des bourses aux gagnants», fait valoir Jeannot Grenier.

«On a lancé notre petit tournoi avec quelques amis au lac Massawippi il y a 30 ans, et on a transféré au lac Memphrémagog peu de temps après. Depuis une quinzaine d’années, on est établi au lac Magog et notre événement a vraiment grossi au fil des ans», poursuit-il.

«Malgré le temps assez froid (autour de -15 samedi), nous avons eu un record cette année avec 210 inscriptions. Si l’on ajoute les conjoints et enfants, ça nous faisait entre 350 et 400 personnes sur le lac. On a rapidement écoulé 20 douzaines de hot-dogs et il a fallu se réapprovisionner pour servir tout le monde», ajoute M. Grenier, en soulignant l’apport inestimable de ses commanditaires.

Pour les statistiques, mentionnons que c’est Jessen Gillis qui a récolté la plus grosse prise de la journée (et la bourse de 350 $), avec un brochet de 15,2 lb. Il a été suivi par Dominic Boivin (13,8 lb) et Stephan Desharnais (11,1 lb). «Il y avait vraiment de très beaux spécimens cette année. Dans les éditions antérieures, il est arrivé qu’on ne dépassait pas les 10 lb. Et chose importante à nos yeux, le gagnant a remis son poisson à l’eau après les prises de photo. C’est une pratique qu’on doit encourager si l’on veut conserver une qualité de pêche», a fait valoir Jeannot Grenier.

De l’Abitibi à l’Estrie

Originaires de Rouyn-Noranda, Jean et Jeannot Grenier sont tous deux arrivés en Estrie en 1976, où ils se sont établis et ont fondé une famille.

Dans le déménagement vers Magog, ils ont amené avec eux leur passion du plein air, développée sur les vastes terres de l’Abitibi durant leur adolescence. «Avec mon père, on se rendait en motoneige sur des lacs gelés qui étaient inaccessibles par voie routière. On emmenait tout le matériel pour pêcher et coucher dans des camps de bûcheron. Ce goût de la pêche est toujours demeuré depuis ce temps. Mon frère et moi, nous sommes sur les lacs (Magog, Massawippi et Memphrémagog) à longueur d’année, mais nous préférons de loin la pêche en hiver», explique Jeannot Grenier.

Ce dernier estime que son frère et lui ont eu un effet contagieux sur d’autres collègues de pêche. «Au fil des ans, je crois qu’on a donné le goût à plusieurs pêcheurs de se construire une cabane pour l’hiver. C’est tellement un beau loisir. D’ailleurs, le gagnant de notre tournoi de cette année (Jessen Gillis) est un ami que j’ai initié l’an dernier à la pêche blanche. Il participait à notre événement pour la première fois et il a réussi à sortir un poisson de plus de 15 lb. C’est probablement ce qu’on appelle la chance du débutant», lance M. Grenier en riant.

La passation des pouvoirs

Après 30 années comme organisateurs, les jumeaux Grenier ont annoncé au cours du dernier week-end qu’il était temps de passer le flambeau à d’autres mains.

À compter de l’an prochain, le tournoi Abigastrie sera chapeauté par Simon-Pierre Grenier (fils de Jeannot), Ghislain Cyr, Eddy Bizier et Billy Roy.

Les célèbres frères et fondateurs vont toutefois demeurer dans l’entourage, mais à titre de participants seulement. «Dorénavant, se réjouit Jeannot Grenier, on va avoir le temps de pêcher à notre tournoi et on aura plus de temps pour discuter avec les autres participants.»

Et peut-être réussir à convaincre d’autres pêcheurs de se construire une cabane…