Le Grand Antonio et un ours-lutteur ont fait vibrer l’aréna

SPECTACLES.  Depuis son ouverture en décembre 1966, l’aréna de Magog a été le théâtre de grandes confrontations sportives, mais aussi de spectacles hors de l’ordinaire. Ce fut notamment le cas il y a 55 ans, alors qu’un gala de lutte professionnelle mettait en vedette le Grand Antonio… et un ours-lutteur!

Sur l’affiche promotionnelle présentant ce gala du 16 avril 1967, on peut y lire que le Grand Antonio, un colosse de 465 lb, se mesurera à deux adversaires, pesant respectivement 290 et 410 lb.

Quant à l’ours-lutteur, il doit lui aussi affronter simultanément deux combattants… humains, en l’occurrence Jack Jackson (400 lb) et Johnny Sparada (350 lb).

Ancien employé de l’aréna de Magog (1974 à 2016), Christian « Piton » Tanguay avait lui-même assisté à cet événement pour le moins folklorique, même s’il était âgé d’à peine 10 ans. « C’était la première fois que j’entrais à l’aréna de Magog, puisque c’était ouvert depuis quelques mois seulement. Mon père et mes cousins m’accompagnaient. J’étais très impressionné de découvrir ce nouvel édifice, mais aussi de voir le Grand Antonio en personne. Il était très populaire à l’époque. Si je me rappelle bien, il avait également fait une démonstration de force sur la rue Principale en tirant un autobus », relate-t-il.

M. Tanguay est toutefois moins impressionné en se rappelant la performance de l’ours, l’autre vedette de la soirée. « Son entraîneur le déplaçait et lui faisait faire des mouvements en l’attirant avec une bouteille de Coke. Oui, il a gagné contre les deux hommes, mais on ne savait même pas que la lutte était arrangée. D’ailleurs, on y a cru longtemps », lance-t-il dans un éclat de rire.

Boxe et spectacles rock

Christian Tanguay se souvient que l’aréna de Magog a été le théâtre de nombreux spectacles et autres rassemblements dans les années 1970 et 1980. « La tournée Musicorama (Renée Martel, Donald Lautrec), Diane Tell, Offenbach et Corbeau ont tous joué chez nous. Par contre, ce n’était peut-être pas l’endroit idéal pour un spectacle rock. Avec tout le ciment qu’il y a, le son n’était pas très bon », laisse-t-il entendre.

Spécialiste de l’histoire sportive au Québec, Serge Gaudreau se rappelle que la construction de l’aréna de Magog a donné un outil supplémentaire à la Municipalité pour la présentation de grands événements. « Dès les premières années, on a eu droit à plusieurs spectacles, notamment Chubby Checker, mais aussi à des galas de boxe, dont un mettant en vedette Donato Paduano (en 1969) ».

« Le Festival des policiers et pompiers est un autre événement (annuel) qui a attiré de nombreuses vedettes à l’aréna », poursuit-il.

« Mais c’est certainement la crosse (fin des années 1960 et début 1970) qui a généré les plus belles foules. Les plus vieux se souviennent encore d’un match éliminatoire entre Magog et Windsor, où il y avait sans doute plus de 2000 personnes entassées dans l’aréna. Il n’y avait plus aucune place de libre, même dans les escaliers. Il faut dire qu’à l’époque, les normes de sécurité incendie étaient pratiquement inexistantes », conclut Serge Gaudreau.