Florence Carrier: une athlète déterminée… et prudente

AMPUTÉE. Florence Carrier n’a pas encore décidé ce qu’elle voudrait faire comme métier lorsqu’elle sera adulte. Mais en ce qui concerne sa carrière sportive, les choses sont claires : participer un jour aux Jeux paralympiques en ski alpin.

Et ce jour pourrait arriver dès l’hiver 2026, lors des Jeux présentés à Milan et Cortina d’Ampezzo, en Italie.

Double médaillée d’or aux derniers Jeux du Canada, l’adolescente de 15 ans (bientôt 16) a déjà un accès à l’équipe nationale, à titre de membre du groupe de développement.

« Je vise les Jeux paralympiques dans trois ans, mais si ça ne fonctionne pas à ce moment, j’irai aux suivants », lance l’athlète d’Orford, sans une once d’inquiétude.

Amputée de la moitié de sa jambe droite à l’âge de neuf mois – en raison d’une malformation du pied – Florence Carrier a toujours vécu en concordance avec sa prothèse. Ou plutôt, ses trois prothèses, devrait-on dire.

Car en plus de sa prothèse pour la vie de tous les jours, elle en possède une pour les sports aquatiques et une autre pour les sports terrestres. « Je fais du ski alpin depuis que je suis jeune, j’ai pratiqué le triathlon pendant quelques années et j’ai joué au baseball (avec les Cubsettes de Magog) jusqu’à l’an dernier », énumère l’étudiante de La Ruche.

« Je fais même du patin en hiver. Mais ça, ce n’est pas ma meilleure discipline. Mes mouvements manquent un peu d’élégance », ajoute-t-elle en riant.

La prudence est de mise en période estivale

Supportée par le programme Les Vainqueurs, Florence Carrier avoue que le support de l’Association des Amputés de guerre a joué un rôle primordial dans sa vie active depuis sa naissance. « C’est ce programme qui défraie les coûts de mes 2e et 3e prothèses et qui va même payer prochainement mon cours de conduite. En plus, il nous a permis, à ma famille et moi, de rencontrer d’autres parents et d’autres jeunes qui vivent les mêmes réalités que nous. »

Porte-parole de longue date de l’Association, l’adolescente d’Orford est bien placée pour dire aux enfants de « jouer prudemment » en cette période estivale, où les risques de tragédie sont plus élevés. « Ce qu’on observe en été, ce sont principalement des accidents de ferme, de tracteur à gazon ou de bateau. Ça se passe habituellement très vite, lors d’un bref moment d’inattention. »

« Personnellement, je n’ai pas subi une amputation en raison d’un accident, mais je sais ce que c’est que de vivre avec un membre en moins. Ça change ton quotidien et tu ne pourras jamais revenir en arrière », prévient-elle.