À 34 ans, Émilie Roy rêve toujours aux Olympiques
CYCLISME. Lorsqu’Émilie Roy aide les athlètes de la relève à atteindre les plus hauts niveaux – son travail dans la vie de tous les jours – elle sait très bien de quoi elle parle. Car elle aussi se permet de rêver aux Olympiques. Même à 34 ans.
Il y a quatre ans à peine, la cycliste magogoise se lançait dans l’aventure du vélo sur piste, une discipline hautement spécialisée, tout en continuant d’occuper son emploi de coordonnatrice aux communications et services aux athlètes chez Excellence Sportive Sherbrooke.
«Je faisais du vélo sur route depuis plusieurs années, mais j’avais fait un essai sur piste à la demande de Cyclisme Canada. Je m’étais plutôt bien débrouillée et je suis tombée littéralement en amour avec ce sport», raconte Émilie Roy.
«Lorsque je faisais des courses sur longue distance, j’étais plus à l’aise dans les sprints. C’est sans doute pour ça que la piste me convient bien, puisqu’on doit davantage miser sur la vitesse et la stratégie», précise-t-elle.
Rapidement chez les élites
Bien que les infrastructures pour ce sport soient plutôt rares au Québec – seule Bromont possède une telle piste en Estrie – la blonde athlète se lance corps et âme dans cette nouvelle aventure sportive.
Ses premières courses se font dans la catégorie des maîtres. Mais en raison de sa progression, elle ne tarde pas à passer chez les élites. Son processus l’amène aussi à faire quelques camps d’entraînement plus spécialisés, notamment en Europe.
À l’instar de ses «protégés» chez Excellence Sportive Sherbrooke, les déceptions, réussites et apprentissages se succèdent et ne font qu’augmenter sa détermination.
À 15 mois des Jeux olympiques de Tokyo, elle est maintenant considérée parmi les meilleures au Canada. «Si je veux participer aux Olympiques, c’est maintenant ou jamais. Actuellement, je suis peut-être la troisième au pays, mais idéalement, il faudrait que je sois la meilleure. J’ai travaillé très fort à l’entraînement au cours de l’hiver et on verra au cours des prochaines semaines comment je me situe par rapport aux autres», a-t-elle indiqué.
«Pour l’instant, mes chances sont minces de participer aux Jeux de Tokyo, mais elles sont tout de même présentes. Je dois aller au bout du processus et me tenir prête. On ne sait jamais ce qui peut arriver d’ici l’été 2020.»
Alternance travail-entraînement
Grâce à un employeur conciliant, des commanditaires généreux et des périodes de vacances étalées ici et là, Émilie Roy partagera son temps entre l’Estrie et les États-Unis au cours des deux prochains mois. «Je devrai faire un peu de travail à distance», reconnaît-elle.
L’aspirante olympienne s’entraînera notamment en Floride du 9 au 23 mai, avant de participer à une compétition en Pennsylvanie, en juin. «Je serai en compagnie des autres athlètes canadiennes. En plus, mon ancien entraîneur est maintenant rendu avec l’équipe nationale. Je n’aurai pas de passe-droit, mais il me connaît très bien», se réjouit-elle.
Un processus tardif?
Amorcer un processus olympique alors qu’on vient de franchir la trentaine peut sembler tardif aux yeux de plusieurs.
Émilie Roy est loin de s’en formaliser, et surtout, elle n’a aucunement l’intention de nourrir des regrets. «Oui, j’aurais pu commencer ce sport plus jeune. Mais présentement, je suis à mon meilleur sur le plan musculaire. Et est-ce que j’aurais eu la discipline et l’attitude nécessaires pour atteindre mes objectifs à l’époque?», s’interroge-t-elle, sans connaître la réponse.
«J’ai tout de même complété mes études dans la vingtaine et je me suis retrouvée avec un emploi que j’adore. Et ça ne m’empêche pas de continuer à rêver», conclut celle qui est une véritable inspiration pour son entourage.