F1: La FIA a reçu des plaintes contre son président, au sujet de deux Grands Prix

La FIA a confirmé mardi que son ombudsman a reçu deux plaintes «évoquant de potentielles allégations contre certains de ses dirigeants», une annonce qui coïncide avec les récentes allégations d’un lanceur d’alerte contre le président de l’organisation qui chapeaute la Formule 1.

Le réseau BBC a rapporté cette semaine que le président de la FIA Mohammed Ben Sulayem serait intervenu personnellement pour faire renverser une pénalité imposée au pilote Aston Martin Fernando Alonso l’an dernier au Grand Prix d’Arabie saoudite. Un autre reportage de la BBC a mentionné que le même lanceur d’alerte allègue que Ben Sulayem aurait demandé aux dirigeants de ne pas certifier le circuit de Las Vegas, en prévision de l’épreuve présentée en novembre dernier.

«Le Département Conformité est en train d’évaluer ces allégations, comme c’est la norme dans ce genre de dossier, afin d’assurer que le processus est suivi rigoureusement», pouvait-on lire dans un communiqué de la FIA.

La FIA n’a offert aucun détail au sujet des allégations ni précisé si Ben Sulayem était impliqué. En plus du communiqué transmis à l’Associated Press, un porte-parole de la FIA a déclaré: «Il est malheureux et très préoccupant qu’un enjeu aussi sensible ait fuité dans les médias (…), et certains éléments rapportés dans les reportages sont inexacts.»

Les reportages de la BBC surviennent après un mois tumultueux, au cours duquel l’entreprise Red Bull a mené une enquête contre le directeur de l’écurie du même nom, Christian Horner, à la suite d’allégations d’inconduite envers un employé de l’équipe. La plainte n’a pas été retenue, quelques jours avant la tenue de la première épreuve de la saison, le Grand Prix de Bahreïn, qui a été remporté par le pilote Red Bull Max Verstappen.

Même si Horner a été blanchi par l’entreprise mère, de nombreuses preuves qui auraient été présentées contre lui lors de l’enquête ont été coulées à plus d’une centaine d’acteurs du domaine pendant une séance d’essais libres au Bahreïn. Horner a nié toutes ces allégations et sa femme, l’ex-chanteuse des Spice Girls Geri Halliwell, l’a accompagné dans les paddocks le jour de la course.

Après l’épreuve, le père de Verstappen a confié au ‘Daily Mail’ que l’écurie «implosera» si Horner n’est pas congédié.

Le lanceur d’alerte serait un ex-employé de la FIA qui travaille présentement pour Formula One Management, a révélé une personne au fait des plaintes qui a requis l’anonymat pour discuter avec l’AP puisque les noms et les détails dans cette affaire n’ont pas été précisés par la FIA.

Le lanceur d’alerte a mentionné à la BBC que Ben Sulayem aurait appelé le cheikh Abdullah bin Hamad bin Isa Al Khalifa — le vice-président de la FIA responsable des opérations au Moyen-Orient et en Afrique du Nord — pour lui dire que la pénalité de 10 secondes imposée à Alonso, après que les mécaniciens d’Aston Martin eurent travaillé sur sa voiture pendant qu’il purgeait une pénalité de cinq secondes aux puits, devrait être annulée.

La pénalité a fait passer Alonso de la troisième à la quatrième place. Celle-ci a cependant été annulée, et Alonso a repoussé le pilote Mercedes George Russell au pied du podium.

Dans son deuxième reportage, la BBC a rapporté que Ben Sulayem a demandé aux commissaires de piste de trouver une façon de déclarer le circuit de Las Vegas dangereux pour la course automobile.

Le Grand Prix de Las Vegas était le premier à être promu par la F1 et le détenteur de ses droits commerciaux, Liberty Media, et on estime qu’environ 500 millions $US ont été investis pour la tenue de l’événement.

La deuxième étape de la saison 2024 de F1 aura lieu ce week-end, en Arabie saoudite.