De passage à Montréal, Roy veut garder les projecteurs sur ses joueurs

MONTRÉAL — Patrick Roy a vu neiger. Et non, on ne parle pas du cocktail météo qui s’est abattu sur Montréal depuis mercredi soir.

Roy était de retour au Centre Bell jeudi en tant qu’entraîneur-chef de l’équipe adverse pour une première fois depuis le 14 novembre 2015. L’ancien gardien étoile du Canadien de Montréal a affirmé ne pas garder de souvenirs particuliers des trois rencontres qu’il a dirigées au Centre Bell derrière le banc de l’Avalanche du Colorado.

Il a tout fait en son possible pour éviter de se retrouver au coeur de l’histoire lors de la visite des Islanders de New York, jeudi.

«Je me concentre sur le match et j’ai dit aux joueurs que ce n’est pas un match qui me concerne moi, a dit Roy en conférence de presse avant la rencontre. C’est un match qui concerne mon équipe. Nous sommes présentement dans une bataille pour les séries.»

Roy a néanmoins admis qu’il était toujours spécial pour lui de revenir au Centre Bell, là où une bannière avec son numéro 33 flotte dans les hauteurs de l’amphithéâtre.

«Que ce soit à Montréal ou au Colorado, lorsque vous avez gagné deux fois la coupe Stanley pour chaque équipe, ç’a toujours une signification très importante», a dit Roy. 

«C’est sûr que c’est agréable d’être dans ces environnements-là», a-t-il ajouté.

Ayant toujours gardé un certain sens de l’humour et un penchant pour l’autodérision, Roy a fait rire sa cour lorsqu’il a été questionné à savoir s’il allait au moins se laisser vivre les émotions quand la foule saluerait sa présence.

«J’ai toujours essayé de faire ça, mais ça n’a jamais vraiment bien fonctionné pour moi, a-t-il dit en référence à son caractère parfois bouillant. Je suis une personne intense, qui aime gagner et qui veut se concentrer sur les choses à faire.»

Un montage photo retraçant certains des grands moments de Roy avec le Canadien a été diffusé sur l’écran géant durant l’hymne national du Canada. Il ne s’en fallait pas plus pour que commence une bruyante ovation.

Roy a aussi été montré sur l’écran avant la mise en jeu initiale. Il a brièvement salué la foule avant de recommencer à fouiller dans ses notes.

Puisqu’il a tenu à mettre l’accent sur les Islanders, qu’il dirige depuis sa nomination surprise samedi, Roy a parlé de l’apprentissage accéléré de son groupe.

Les Islanders ont gagné leur première partie sous les ordres de Roy, battant les Stars de Dallas 3-2 en prolongation, dimanche. Ils ont ensuite perdu 3-2 face aux Golden Knights de Vegas, mardi.

Avant d’affronter le Canadien, ils accusaient deux points de retard sur les Red Wings de Detroit et le dernier rang donnant accès aux séries dans l’Association de l’Est.

«J’ai dit aux joueurs qu’à leur match précédent à Las Vegas, ils leur avaient donné au-dessus de six minutes de possession dans notre zone. À notre dernier match à domicile, nous les avons limités à 2:35, a mentionné Roy. Pour moi, c’est une belle progression et nous voulons continuer sur ce chemin.»

Roy a aussi été questionné sur les propos du propriétaire des Sénateurs d’Ottawa, Michael Andlauer, qui a affirmé mercredi lors d’une entrevue radiophonique qu’il «regrettait un peu» ne pas avoir embauché Roy comme entraîneur-chef. Roy a évité la question en se disant heureux de travailler pour Lou Lamoriello et les Islanders.

Lamoriello, président des opérations hockey et directeur général des Islanders, a vraisemblablement fait forte impression auprès de Roy. 

«C’est très facile de s’attacher à lui. Il est quelqu’un de très généreux et il veut me permettre de diriger l’équipe à ma façon, ce que j’apprécie beaucoup», a dit Roy au sujet de l’homme de hockey âgé de 81 ans. 

«Nous sommes chanceux d’avoir Jacques Lemaire et Lou dans notre organisation, a-t-il ajouté. Je suis chanceux d’avoir deux mentors comme eux. Je pense que ça va m’aider à grandir comme entraîneur et comme personne de hockey. Je me sens privilégié de me retrouver dans cette position.»

Et s’il tient à maintenir les projecteurs largement vers ses joueurs, Roy devra garder le même flegme que ces deux grands hommes du hockey.