Connor Bedard est prêt à prendre la relève, mais Sidney Crosby a encore le feu sacré

PITTSBURGH — Sidney Crosby sait une chose ou deux sur ce que représente le fait d’être le prochain phénomène du monde du hockey.

Le battage médiatique. L’attention. La pression. Le tout peut être difficile à gérer pour un jeune joueur de 18 ans, peu importe son talent, sa motivation et sa concentration.

«Sid the Kid» n’avait pas encore 18 ans quand les Penguins l’ont sélectionné au tout premier rang du repêchage de 2005. L’organisation et la ville de Pittsburgh ont placé la barre très haute, et il a livré la marchandise.

Des coupes Stanley. Un aréna tout neuf au centre-ville. Une transformation régionale qui a fait de l’ouest de la Pennsylvanie un foyer de hockey. Tout en étant le visage de l’équipe, qu’il a revitalisée un jeu, une passe, un but et un point à la fois.

Quand la recrue des Blackhawks de Chicago Connor Bedard patinera au PPG Paints Arena mardi soir et verra Crosby de l’autre côté, il ne verra donc pas uniquement le joueur qu’il a idolâtré. Il verra un mentor qui connaît très bien la route qu’empruntera Bedard au cours des six prochains mois, et possiblement des 16 prochaines années.

«Je crois qu’il est plus que prêt maintenant, a lancé Crosby à propos de Bedard. Il doit vivre avec les attentes depuis un moment maintenant. Il est simplement prêt à commencer et mettre tout ça derrière lui. Vous pouvez vous reconnaître dans une situation comme ça.»

Crosby, à tout le moins, peut s’identifier au parcours de Bedard, même si le double lauréat du trophée Hart et futur membre du Temple de la renommée ne veut pas trop revivre le passé.

Crosby, 36 ans, comprend qu’il n’est plus l’enfant prodige qu’il a déjà été. Qu’il a joué plus de matchs qu’il ne lui en reste à jouer. Qu’un jour, il devra passer le témoin à titre de joueur le plus connu. Peut-être à Connor McDavid. Peut-être à Connor Bedard. Peut-être à un autre prodige qui jouera au hockey après avoir été inspiré par le numéro 87.

Ne vous laissez pas berner par les quelques cheveux gris qui commencent à pousser sur la tête de Crosby. Même si la ligue commence à être parsemée des «prochains Sidney Crosby», la version 1.0 reste très déterminée à prouver que le feu brûle tout aussi fort au début de sa 19e saison que lors de sa première.

Crosby a récolté 33 buts et 93 points en 82 matchs la saison dernière, sa production offensive étant l’une des seules constantes au cours d’une saison en montagnes russes chez les Penguins. L’équipe a en effet raté les éliminatoires pour une première fois en 17 saisons.

Crosby a assumé une grande partie du blâme, un geste typique d’un joueur qui a eu le «C» brodé sur sa poitrine avant même d’être légalement autorisé à boire de l’alcool à Pittsburgh.

Bedard, qui a croisé la route de son idole à quelques reprises dans sa vie, sait que cette responsabilité lui incombera un jour. Peut-être plus tôt que tard.

«Il est un très bon modèle pour tout le monde, par la façon dont il se comporte sur et hors de la glace, a déclaré Bédard. Il est sous les projecteurs depuis près de 20 ans maintenant et semble avoir si bien géré la situation. C’est très facile de s’en inspirer, et je le fais toujours.»

Crosby a pratiquement roulé les yeux quand on lui a demandé s’il allait enseigner une chose ou deux à Bedard. Il est toutefois prêt à montrer l’exemple en prouvant qu’il n’est pas dépassé et qu’il peut encore faire la différence dans la LNH.

«Si le jeune est proclamé comme le meilleur, quelle belle opportunité ça représente de se mesurer à lui, a dit Crosby. C’est pourquoi vous aimez avoir la chance de jouer dans la LNH et de le faire tous les soirs. C’est pour cela que je me lève le matin.»