À l’aube d’une nouvelle saison, la LNH annonce que le plafond salarial sera rehaussé

À l’aube d’une nouvelle saison de la LNH, rares sont ceux qui espèrent que le plafond salarial conservera le statu quo.

Depuis que la pandémie de coronavirus a semé la pagaille dans les affaires du circuit Bettman, comme bien d’autres ligues à travers le monde, et après des séries éliminatoires inédites qui se sont déroulées à huis clos dans une bulle sanitaire, la ligue tirait le diable par la queue. Depuis 2019, le plafond salarial des équipes n’a été rehaussé que de 2 millions $US, passant de 81,5 millions à 83,5 millions $ actuellement.

Les circonstances sont propices à une hausse significative: les joueurs semblent en voie de rembourser leur dette aux propriétaires, la ligue perçoit des revenus records provenant des ententes pour les droits de télédiffusion aux États-Unis, des publicités ont été ajoutées aux chandails et aux casques et plus personne ne s’offusque des publicités virtuelles ajoutées aux rampes.

Bref, le plafond devrait connaître sa première hausse significative l’été prochain — un gain d’environ 4 millions $ par équipe, ce qui signifie que tout le monde a déjà hâte à la prochaine saison estivale.

«Les équipes attendaient avec impatience ce moment, car ça (la hausse du plafond) leur permettra d’être plus flexibles, a expliqué le capitaine des Maple Leafs de Toronto John Tavares. Les choses se sont passablement compliquées ces dernières années. De toute évidence, ça mettra la table pour un scénario intéressant où plusieurs équipes seront agressives, donc ce sera intrigant de voir ce qui se produira.»

Les effets se font déjà ressentir; certains directeurs généraux ont déjà octroyé des prolongations de contrat à leurs joueurs étoiles tels qu’Auston Matthews (Maple Leafs) ou Ilya Sorokin (Islanders de New York), sachant très bien que le plafond sera rehaussé. Et pas plus tard que lundi, les Sabres de Buffalo ont consenti une prolongation de contrat de huit ans et 88 millions $ au défenseur Rasmus Dahlin qui arrivera à échéance après la saison 2032.

Le commissaire Gary Bettman a d’ores et déjà prévenu que le plafond salarial se situera entre 87 et 88 millions $ la saison prochaine, ce qui laisse croire que d’autres imposants contrats pourraient être paraphés cette saison.

Les revenus de la LNH devraient atteindre 6 milliards $, un autre sommet pour la ligue alors que les amphithéâtres sont de nouveau pleins et que les chaînes ESPN et TNT diffusent ses matchs aux quatre coins des États-Unis.

Néanmoins, les joueurs sont préoccupés par le dépôt fiduciaire (‘escrow’). La convention collective prévoit qu’une partie du salaire de chaque joueur de la LNH est prélevée et déposée dans un compte bancaire pendant l’année; après la campagne, les revenus de la ligue sont calculés et si sa portion n’atteint pas 50 pour cent, alors elle peut se compenser à partir du compte en fiducie des joueurs.

«C’est bien que le plafond soit rehaussé, mais si on doit encore verser 10 pour cent (de notre salaire) dans un compte en fiducie, alors c’est quoi le but?, s’est questionné le défenseur des Blackhawks de Chicago Seth Jones. Nous nous retrouvons dans une boucle sans fin. Il faut qu’on augmente nos revenus, selon moi.»

C’est d’ailleurs la solution qui est privilégiée par les joueurs.

«Il faut qu’on développe notre sport, a dit l’attaquant des Capitals de Washington Tom Wilson. Il faut améliorer la mise en marché des joueurs, de la ligue, démontrer pourquoi le hockey est l’un des plus beaux sports de la planète… Les autres sports se développent, et ils le font rapidement, et la LNH doit s’assurer de suivre la parade.»