TRIBUNE LIBRE: Centre de Services Scolaire des Sommets: le comité de parents endosse les moyens de pression dans le milieu de l’éducation

Le comité de parents du Centre de Services Scolaire des Sommets (CSSDS) souhaite réitérer avec vigueur son appui aux moyens de pression actuels des syndicats des employés de soutien et de professionnels. Certes, ces grèves occasionnent un casse-tête majeur pour les parents, et ont un impact négatif sur la réussite et la motivation des jeunes à quelques jours de la fin d’année scolaire, mais nous savons que ce geste est posé pour faire bouger le gouvernement quant aux enjeux

vécus sur le terrain et, en toute conscience des répercussions sur nos enfants. Nous pensons qu’il est primordial de soutenir les différents acteurs de l’éducation qui sont, selon nous, sous-valorisés. Nous remettons donc encore une fois en question le sous-financement chronique des dernières décennies en éducation et exigeons un réinvestissement MASSIF en éducation afin de faire face à la réalité du terrain, surtout dans les petits milieux et en fonction des besoins réels.

Nous sommes exaspérés que les enfants souffrent directement de la mauvaise gestion globale de certaines écoles publiques et du manque de financement, que ce soit nos enfants qui aient de nouveau à payer cette note, tant par la charge de travaux scolaires pelletés dans la cour des parents lors des journées de grève, par la prise en charge à la maison des problématiques générés à l’école, tels que l’intimidation non gérée dans certains établissements en manque de personnel professionnel, par la nécessité de faire des levées de fonds pour palier au sous-financement chronique et récurrent, pour remplacer des équipements désuets, ou par notre implication qui sert à faire avancer la machine gouvernementale tout en nous écartant des débats réels.

Nos jeunes ont besoin de plus de constance dans leur apprentissage, davantage de services et plus de stabilité dans le personnel. Le sous-financement met en péril la réussite scolaire de nos élèves. Les membres du personnel non enseignant qui gravitent autour de nos jeunes sont essentiels et ont souvent des emplois précaires liés à un salaire inférieur, un nombre d’heures insuffisant et des charges de travail impossibles. Sans eux, les classes seraient beaucoup moins organisées et fonctionnelles. Sans les professionnels et les membres du personnel de soutien, nos enfants n’ont pas accès aux suivis nécessaires au bon fonctionnement des classes. Cela occasionne du nivelage vers le bas, du retard tant individuel que collectif et empêche de développer le plein potentiel de chaque élève.

Depuis trop longtemps, les parents doivent prendre la relève du gouvernement ce qui donne l’impression que les parents ne sont pas entendus. Un an et demi de négociations qui stagnent, plusieurs syndicats des acteurs de l’éducation en grève en même temps, en fin d’année scolaire, à la suite de la COVID-19: ce n’est pas l’attitude d’un gouvernement qui prend à coeur notre avenir et le développement de la relève. La direction du CSSDS se rend complice indirectement de cette prise d’otage de nos enfants plutôt que de dénoncer les problématiques sur le terrain. Pour nous aveugler, on nous noie sous des documents remplis de belles valeurs, dans les projets éducatifs de nos écoles, le PEVR et le plan stratégique de notre centre de services, sans fournir aux acteurs de l’éducation sur le terrain les outils et le budget nécessaires à leurs applications.

Comme parents nous aimerions que nos jeunes ne soient plus instrumentalisés dans une propagande contre les acteurs directs de l’éducation et que les décisions futures soient axées sur leur réussite, leur bien-être et leur développement, et ce, pour le bien de la collectivité à court, moyen et long termes. Il est temps de décider le genre de société que nous souhaitons mettre en place, et cet engagement commence par l’éducation. M. Legault doit écouter nos préoccupations et la direction du CSSDS doit faire preuve de courage, appuyer ses employés et dénoncer collectivement l’état déplorable et inquiétant des situations locales plutôt que de prendre le parti du gouvernement. Un réinvestissement massif est plus que dû. Freiner la pénurie de main-d’oeuvre est nécessaire, même urgent. Voilà pourquoi nous avons décidé d’appuyer le mouvement de grève, malgré la scission entre les parents et les employés de l’éducation que le gouvernement tente de semer à tout vent.

Les enfants d’aujourd’hui sont notre avenir à tous, et ils méritent mieux. Il est minuit moins une! En 2021, il est plus que temps de valoriser les acteurs de l’éducation à leur juste mérite et d’arrêter de les culpabiliser pour leur vocation. Il est encore temps de sauver le système d’éducation public. Il est encore temps de valoriser ces professions, à l’instar de ce qui a été fait dans le système de santé. Il est encore temps de donner une réelle égalité des chances à tous nos enfants, soit d’avoir une éducation publique de qualité et par incidence, un avenir fleurissant et une société prospère. De nos élus, nous exigeons plus, mieux, et rapidement.

 

Dominic Bourassa

Président du comité de parents des Sommets