Trudeau s’entretient en privé avec les oppositions sur le conflit au Proche-Orient

OTTAWA — Le premier ministre Justin Trudeau a rencontré jeudi les représentants des partis de l’opposition pour discuter de l’approche du Canada dans la guerre au Proche-Orient.

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a indiqué aux journalistes qu’il avait eu «une synthèse plus articulée quand même de ce qu’on peut trouver si on traverse un peu la presse internationale puis les notes d’information qu’on se fait préparer» concernant cette guerre entre Israël et le Hamas.

«Ce que je voulais surtout, c’est [de dire à M. Trudeau]: ‘Ok, mais vous vous posez comment là-dedans? Quel est l’angle? Quelle est l’approche? Quelle est la perception? Quelle est la posture du gouvernement canadien dans ce contexte-là?», a expliqué M. Blanchet.

Le chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, et le porte-parole conservateur en matière d’affaires étrangères, Michael Chong, assistaient aussi à cette rencontre — le chef conservateur, Pierre Poilievre, était en Nouvelle-Écosse jeudi.

Le Bloc québécois et le Nouveau Parti démocratique affirment qu’ils avaient demandé une telle rencontre. M. Blanchet estimait qu’une réunion à huis clos pourrait être plus productive que des échanges houleux en Chambre, «qui sont à la limite un peu indignes». 

De son côté, le bureau de M. Singh a indiqué que le chef néo-démocrate avait soulevé les enjeux évoqués dimanche dans sa lettre adressée à M. Trudeau. 

M. Singh sollicitait alors une «rencontre d’urgence» avec le premier ministre afin de «discuter de la manière dont nous pouvons travailler ensemble pour mettre fin à la violence avec un cessez-le-feu, faire sortir les Canadiens et Canadiennes de la région, assurer le retour en toute sécurité de tous les otages et insister pour que le droit international soit respecté».

La Presse Canadienne a contacté jeudi les conservateurs et les verts pour obtenir leurs commentaires.

Un septième Canadien tué 

Affaires mondiales Canada a par ailleurs confirmé jeudi qu’il apportait son soutien à la famille d’un autre Canadien tué dans les hostilités entre Israël et le Hamas.

Six citoyens canadiens et une personne ayant des liens profonds avec le Canada sont morts dans les hostilités actuelles, et que deux Canadiens sont toujours portés disparus.

Le cabinet de la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a indiqué jeudi qu’Ottawa avait appris mercredi qu’un autre Canadien avait été tué dans la région, et son ministère a relayé la mise à jour dans un communiqué de presse jeudi matin. Les autorités ne confirment pas le lieu et la date du décès de cette nouvelle victime canadienne.

Israël continue de tirer des missiles sur la bande de Gaza en représailles aux attaques-surprises des militants du Hamas le 7 octobre en sol israélien.

Des groupes humanitaires étaient sur la colline du Parlement jeudi et intensifiaient leurs appels à davantage d’aide humanitaire pour atteindre la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas et assiégée depuis le début du conflit.

Le Canada s’attend à intervenir vendredi lors du débat de l’Assemblée générale des Nations unies sur cette question de l’aide humanitaire.

Affaires mondiales a déclaré que le Canada demandait «un accès humanitaire rapide et sans entrave, conformément au droit humanitaire international».

Les camions qu’Israël a autorisés à acheminer de l’aide à Gaza, depuis l’Égypte, ne représentent qu’«une petite fraction de ce qui est nécessaire pour répondre aux besoins des civils palestiniens», a indiqué Affaires mondiales. 

«Pause temporaire» ?

Le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 7000 Palestiniens ont été tués dans cette guerre en moins de trois semaines, un chiffre qui inclut le bilan, non confirmé de façon indépendante, d’une explosion sur le site d’un hôpital.

Les combats ont fait plus de 1400 morts en Israël, pour la plupart des civils tués lors des attaques initiales du Hamas le 7 octobre, selon le gouvernement israélien.

Le Canada considère le Hamas comme une organisation terroriste, et le premier ministre Trudeau a continué de dire qu’Israël avait le droit de se défendre, bien que son gouvernement se joigne aux appels dans le monde en faveur d’une «pause temporaire» des combats afin d’acheminer davantage d’aide à Gaza.

Affaires mondiales Canada affirme que depuis mercredi, il aide 430 Canadiens et membres de leurs familles qui se sont inscrits à Gaza, ainsi que 176 en Israël et 76 en Cisjordanie.

En Israël, 5765 Canadiens au total se sont officiellement inscrits auprès d’Affaires mondiales Canada, tandis que 451 Canadiens ont indiqué qu’ils se trouvaient en Cisjordanie ou à Gaza.

Il y a également 17 135 Canadiens qui se sont enregistrés comme étant au Liban, où les responsables canadiens se préparent à une éventuelle évacuation si ce pays situé au nord d’Israël est entraîné dans un conflit plus large au Proche-Orient.

Le Hezbollah, un allié du Hamas, financé par l’Iran et opérant depuis le Liban, a échangé à plusieurs reprises des tirs avec Israël le long de leur frontière commune.