«Pas d’austérité», malgré les investissements majeurs en éducation a assuré Legault

MONTRÉAL — Le premier ministre François Legault a promis que les investissements majeurs en éducation annoncés dimanche ne mèneraient pas à une période d’austérité, malgré un déficit budgétaire anticipé. 

Il a réitéré en conférence de presse que l’éducation devait être une priorité de son gouvernement; il s’est dit «très fier» de l’entente conclue avec les syndicats du personnel de l’éducation. 

«On a fait le choix de donner un grand coup pour améliorer les conditions de travail du personnel dans le réseau de l’éducation», a-t-il affirmé en début de conférence. 

Par la suite, le premier ministre a mis en garde contre ces dépenses supplémentaires qui n’étaient pas prévues dans le dernier budget. M. Legault a averti que le choix «d’investir massivement dans les services publics va avoir des conséquences financières».

Questionné à ce sujet, François Legault a tenu à rassurer les contribuables. «Il n’y aura pas de coupure de services, il n’y aura pas d’austérité et il n’y aura pas d’augmentation des impôts», a promis le premier ministre, tout en soulevant l’hypothèse d’un report du retour à l’équilibre budgétaire. Il faudra attendre le dévoilement du prochain budget pour connaître l’étendue réelle du déficit annoncé par M. Legault.

Des avancées en éducation

Le premier ministre était accompagné du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, et de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel pour faire le point sur le renouvellement des conventions collectives en éducation.

Le gouvernement a souligné d’«importantes avancées» pour le réseau de l’éducation québécois, visant à garantir une stabilité du réseau ainsi qu’un meilleur soutien et une plus grande autonomie pour le personnel enseignant. 

Notamment, le gouvernement s’est engagé à fournir 4000 aides à la classe et à créer 5000 nouveaux postes permanents destinés au personnel enseignant. 

Pour ce qui est de la question salariale qui s’est retrouvée au cœur de la dernière ronde de négociation, l’entente prévoit que les nouveaux enseignants toucheront à présent un salaire d’entrée de 65 000 $ par année. Le salaire maximal est passé de 92 000$ à 109 000$. Les nouvelles mesures ont pour but d’améliorer la rétention du personnel et l’attractivité de la profession. 

Une sortie critiquée

La Fédération autonome de l’enseignement (FAE) avait adopté le mois dernier une entente avec le gouvernement alors que cinq des neuf syndicats se sont prononcés en faveur de la nouvelle convention collective. 

Du côté de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE), les ententes aux tables sectorielles ont été entérinées, mais les membres ne se sont pas encore prononcés officiellement sur les questions salariales qui se discutent à la table centrale du Front commun. 

La présidente de la FSE, Josée Scalabrini, a perçu cette sortie médiatique du gouvernement comme une «provocation».

«On cherche encore à comprendre à quoi servait cette sortie-là», s’est demandé la présidente de la FSE, Josée Scalabrini. 

« On ne comprend toujours pas pourquoi le gouvernement, au lieu d’envoyer un message positif aux enseignants, s’est mis à parler de déficit budgétaire», s’est indignée Mme Scalabrini, qui refuse que le personnel scolaire devienne la tête d’affiche de ce fardeau financier.

En santé, les négociations se poursuivent, mais en présence d’un conciliateur, avec la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), et le climat sont plutôt tendus. 

Le gouvernement du Québec dit notamment vouloir obtenir plus de «flexibilité» de la part des infirmières, c’est-à-dire de pouvoir les déplacer d’unité de soins, voire d’établissement, selon les besoins. La FIQ dénonce qu’il s’agisse plutôt de déplacements obligatoires, sous peine de sanctions disciplinaires advenant un refus. 

La FIQ représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques dans l’ensemble du Québec.