Ottawa verse près de 42 M$ pour soutenir des initiatives prévenant la violence armée

MONTRÉAL — Le Québec recevra près de 42 millions $ d’Ottawa pour appuyer des projets locaux de prévention et d’intervention afin de s’attaquer aux racines des crimes liés aux armes à feu et aux gangs de rue dans les municipalités et les communautés autochtones. 

Le ministre fédéral de la Sécurité publique, Marco Mendicino, a annoncé jeudi ces nouveaux fonds, à Montréal, au moment où la métropole québécoise est de nouveau touchée par des événements de violence armée. 

«On doit arrêter cette violence avant qu’elle ne débute. (…) Le gouvernement est fermement convaincu que toute solution à la violence liée aux armes à feu et aux gangs doit comprendre des efforts de prévention et d’intervention», a-t-il affirmé en conférence de presse, accompagné du ministre du Patrimoine canadien, Pablo Rodriguez. 

L’argent doit servir à renforcer les efforts déployés dans le cadre de la Stratégie québécoise de lutte contre la violence liée aux armes à feu (CENTAURE). Il appuiera des initiatives communautaires visant à s’attaquer aux «causes profondes» associées à ce type de criminalité et à «offrir aux jeunes des occasions de faire des choix de vie positifs», a indiqué M. Mendicino.

«Ce qu’on vise ici, c’est à travers des programmes et des organismes, de sortir les jeunes des griffes du crime organisé ou de la violence à travers la musique, le sport. L’important, c’est la valorisation des jeunes», a détaillé M. Rodriguez. 

Le ministre Mendicino a mentionné l’importance d’être à l’écoute des leaders des communautés et des organismes, car «c’est eux qui comprennent où les risques existent, qui connaissent les jeunes, qui comprennent les dynamiques».

L’enveloppe de 41,8 millions $ visera principalement les dix plus grandes villes du Québec, avec une plus grande part pour Montréal et Laval, selon la répartition établie par le gouvernement québécois. L’attribution des montants tient compte notamment du nombre d’infractions par habitant.

Québec a aussi entrepris des discussions avec l’Administration régionale Kativik afin d’élaborer des programmes adaptés au Nunavik, précise-t-on par communiqué.

La ministre québécoise de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, qui devait assister à la conférence de presse, a annulé sa présence à la suite du report de quelques heures de l’annonce. Elle a néanmoins salué, dans un communiqué, l’entente avec le gouvernement fédéral, «qui permettra d’investir davantage pour éviter que nos jeunes se laissent séduire par la criminalité».

En plus des investissements par l’entremise du Fonds pour bâtir des communautés sécuritaires, Ottawa a récemment déposé le projet de loi C-21 qui vise à resserrer l’encadrement entourant les armes à feu. La pièce législative prévoit notamment imposer un gel national sur l’achat, la vente, le transfert et l’importation des armes de poing. 

Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière des Bourses de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.