Les victimes d’un délit de fuite mortel au jour de l’An à Montréal sont identifiées

MONTRÉAL — Un Namibien qui revenait de l’église et un deuxième homme qui se rendait à la fête d’un ami ont été identifiés comme étant les deux victimes du délit de fuite mortel survenu au début de la nuit du jour de l’An, à Montréal.

Des documents judiciaires identifient les deux victimes comme étant Augustin Wesley Katimba, âgé de 30 ans, et Michael Chintakis, âgé de 31 ans.

Le suspect, Antoine Dubuc, âgé de 23 ans, fait face à six accusations, dont conduite dangereuse ayant causé la mort, omission de s’arrêter à la suite d’un accident ayant causé la mort et conduite avec facultés affaiblies ayant causé la mort.

Le Service de police de la Ville de Montréal affirme que le suspect aurait happé les deux piétons à grande vitesse avant de prendre la fuite à bord de son véhicule et éventuellement à pied. Dubuc devait comparaître mercredi, mais l’audience a été reportée à lundi prochain.

L’ambassadrice de Namibie aux États-Unis a identifié Wesley Katimba dans une publication sur Facebook comme un membre de la diaspora namibienne. Margaret Mensah-Williams a écrit que M. Katimba rentrait de l’église lorsqu’il a été happé dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville peu après 1 h du matin, lundi.

Mme Mensah-Williams, qui est également accréditée pour représenter la Namibie au Canada, a ajouté que M. Katimba avait fêté son anniversaire le 31 décembre et qu’il se trouvait à quelques minutes de chez lui lorsqu’il a été tué.

Sa mort a provoqué une onde de sympathie de la part de ses proches en Namibie.

Campagne de sociofinancement

À Montréal, les amis de l’autre victime, Michael Chintakis, ont aussi exprimé leur chagrin. Il se rendait à pied à une fête chez son ami Spiros Ilias et venait de lui envoyer un texto pour obtenir le code d’entrée de son immeuble.

M. Ilias a déclaré mercredi qu’il avait tenté d’appeler son ami 20 minutes plus tard, sans succès. Un autre ami qui venait de partir a appelé pour dire à M. Ilias qu’il y avait deux corps dans la rue, et quand il est sorti, il a reconnu la veste de son ami sous une bâche de police orange.

«C’est une véritable tragédie», a avoué M. Ilias mercredi en entrevue. Il a décrit son ami comme un homme lumineux et inspirant, un être passionné qui rayonnait. Les deux hommes se connaissaient depuis la troisième année du primaire. Michael Chintakis aurait célébré son 32e anniversaire le 14 janvier prochain.

«Il était tout pour moi, a affirmé M. Ilias. Il m’a motivé, quand nous étions jeunes, à devenir une bonne personne, donc on peut dire que je suis la personne que je suis grâce à lui.»

Une autre vieille amie, Casey Fragoulis, a ajouté que M. Chintakis avait un grand cœur. «Il aimait tout le monde, malgré leurs imperfections et leurs défauts, il voyait le bon en chacun», a-t-elle dit. 

«Je ne pense pas l’avoir déjà entendu dire du mal de qui que ce soit: il entrait dans une pièce et vous vous sentiez immédiatement en sécurité.»

C’est elle qui a recueilli le chien de M. Chintakis, «Cashew», son bien le plus précieux. «Ce qui me réconforte, c’est que je sais à quel point j’ai l’impression d’avoir un morceau de lui», a souligné Mme Fragoulis, au bord des larmes. «Il aimait tellement ce chien et j’ai un morceau de lui.»

M. Ilias et d’autres amis ont lancé une campagne de sociofinancement sur «GoFundMe» pour aider à couvrir ses frais funéraires et à créer un lieu pour saluer sa mémoire. «N’oubliez pas de chérir les personnes dans votre vie pendant qu’elles sont là», peut-on lire dans le message de présentation. «Et peut-être que nous pourrons tous avoir la chance d’être aussi aimés que Michael, un jour.»