Les principaux candidats à la mairie de Toronto croisent le fer sur les logements

TORONTO — Les six principaux candidats à l’élection à la mairie de Toronto ont tous entamé leur quatrième débat en 48 heures en essayant de se positionner comme le choix financièrement responsable pour investir dans les services municipaux et construire de nouveaux logements abordables, tout en équilibrant l’énorme déficit budgétaire créé dans la foulée de la pandémie.

Le débat, qui a eu lieu à guichets fermés, était organisé par la Chambre de commerce de la région de Toronto et TVO Today Live.

Le débat a réuni l’ancienne députée fédérale Olivia Chow, le conseiller municipal Josh Matlow, l’ancien chef de police Mark Saunders, l’ancienne mairesse adjointe Ana Bailão, le conseiller Brad Bradford et l’ancienne députée ontarienne Mitzie Hunter.

M. Saunders, qui a été chef de la police de Toronto de 2015 à 2020, s’en est pris à plusieurs reprises aux conseillers actuels, MM. Matlow et Bradford, ainsi qu’à l’ancienne mairesse adjointe, Mme Bailão, pour leur bilan qu’il a jugé décevant concernant la construction de logements abordables pendant leur mandat.

Mme Chow, qui serait en avance dans la course selon plusieurs sondages, s’est quant à elle attaquée au bilan de M. Bradford en tant que président du comité de planification et de logement de la ville, affirmant que les processus pour obtenir les permis nécessaires à la construction de nouveaux logements ont considérablement ralenti au cours de son mandat.

«Il n’y a pas eu une seule pelletée de terre pour des logements abordables» pendant votre passage à ce poste, a martelé Mme Chow.

De son côté, Mme Bailão s’est retrouvée dans l’eau chaude après avoir affirmé qu’elle était fière des progrès réalisés par la ville dans la construction de milliers de logements abordables pendant son mandat de mairesse adjointe.

Elle a toutefois soutenu qu’en tant que mairesse, elle serait en mesure de prendre le taureau par les cornes concernant le déficit budgétaire qui s’est accumulé pendant la pandémie.

«Ce n’est pas un problème qu’on peut résoudre seulement avec des augmentations de l’impôt foncier, a-t-elle fait valoir. Nous avons besoin d’une nouvelle entente pour la ville de Toronto.»

Les tensions ont été vives tout au long du débat, les candidats encaissant les coups et se piquant de manière ludique après avoir entendu une rhétorique similaire et des anecdotes répétées des débats précédents.

Un autre débat organisé mercredi dans la région de Scarborough a vu les candidats aborder la baisse des services municipaux, les problèmes d’infrastructure comme le transport en commun et la nécessité de revitaliser les centres communautaires.

Des candidats y ont aussi été confrontés à des questions sur leurs relations de travail avec le premier ministre ontarien, Doug Ford. Ce dernier détient une énorme influence sur les affaires municipales, mais suscite aussi la controverse à l’hôtel de ville de Toronto, notamment parmi la gauche progressiste.

Plusieurs sondages ont établi Mme Chow comme étant la favorite dans cette course, ce qui a fait d’elle la cible de choix lors de plusieurs débats.

Il ne reste qu’un mois de campagne avant l’élection partielle du 26 juin, qui vise à trouver un successeur à John Tory.