Le juge révoqué de l’enquête sur Desmond accuse le gouvernement de désinformation

HALIFAX — Le juge qui a été révoqué la semaine dernière de son rôle de président de la commission d’enquête sur l’affaire Lionel Desmond critique sévèrement le gouvernement de la Nouvelle-Écosse.

Le juge Warren Zimmer, de la Cour provinciale, estime que la désinformation et l’ignorance sont à l’origine de la décision du procureur général de la Nouvelle-Écosse de le révoquer, mardi dernier.

Le juge Zimmer avait été nommé en juillet 2018 pour présider la commission d’enquête sur les raisons pour lesquelles le vétéran de la guerre en Afghanistan, Lionel Desmond, avait assassiné trois membres de sa famille avant de s’enlever la vie, en 2017.

Dans une lettre datée de jeudi et transmise aux procureurs de la commission d’enquête, le juge Zimmer se dit offensé par la suggestion du gouvernement selon laquelle il aurait retardé le processus d’enquête. Il accuse le procureur général, Brad Johns, d’ignorer la complexité d’une telle commission d’enquête.

Deux jours plus tôt, mardi, le premier ministre Tim Houston avait déclaré que son gouvernement décidait de remplacer le juge parce qu’il mettait trop de temps à rédiger son rapport final. Le premier ministre soutenait même que «ce n’était pas clair (si) un rapport était toujours attendu». 

Dans sa lettre, le juge Zimmer cite toutefois l’extrait d’une lettre envoyée plus tôt au gouvernement et indiquant qu’en date du 30 juin, il prévoyait terminer son rapport en août.

M. Zimmer devait prendre sa retraite en tant que juge en mars 2022, un mois avant la fin des audiences de la commission d’enquête, mais son mandat a été prolongé quatre fois au cours des 18 derniers mois, pour lui permettre de terminer son rapport. 

Le gouvernement a finalement décidé mardi dernier de ne plus prolonger son mandat.