La série de livres «Les contes interdits» sera adaptée en série télé

MONTRÉAL — La série de livres québécoise «Les contes interdits» sera adaptée en série télévisée, a annoncé les Éditions AdA et la société de production Attraction, qui ont signé une entente. Le produit  visera principalement le marché international. 

«Les contes interdits» regroupent plus de 40 livres écrits par 15 auteurs québécois différents. La série littéraire adapte des contes populaires comme «Cendrillon», «Le Magicien d’Oz» et «La Belle et la Bête» en romans d’horreur, destinés aux adultes. 

Le «gore» et l’horreur psychologique s’entremêlent dans ces romans campés dans un Québec contemporain. 

«C’est une opportunité incroyable. Je crois que c’est le rêve le plus commun à tous les auteurs, de voir ses écrits adaptés à l’écran», affirme Simon Rousseau, directeur éditorial chez les Éditions AdA et auteur de plusieurs «contes interdits». 

M. Rousseau souligne que la série de romans est «le plus grand succès des dernières années» de la maison d’édition. La plupart des lecteurs de ces livres sont en fait des lectrices, âgées de 20 à 40 ans. 

Tout en respectant la ligne éditoriale des «contes interdits», chaque auteur peut garder le style qui lui est propre. 

«L’intérêt c’est de ne pas avoir le même style. Ce qu’on veut, c’est qu’il y en aille pour tous les goûts», déclare M. Rousseau. 

L’auteur «aimerait que le côté québécois ressorte encore» dans la série télévisée. 

«C’est vraiment quelque chose qui se démarque dans cette série-là, on ancre nos histoires presque toujours au Québec, avec des personnages québécois», explique-t-il. 

Chez Attraction, on vise que la série soit distribuée sur le marché international, principalement anglophone. 

«Mais, ça n’exclura pas des versions sous-titrées, doublées, ou adaptées pour les marchés francophones», nuance Richard Jean-Baptiste, vice-président au développement et innovation d’affaires chez Attraction. 

La plateforme sur laquelle sera diffusée la série n’est pas encore connue. «On a des discussions avec différents partenaires de diffusion, ça inclut autant la télévision que des plateformes en ligne», explique M. Jean-Baptiste. 

La société de production vise d’abord à produire une saison des «Contes interdits», «Forbidden Tales» en anglais, de cinq à huit épisodes.

«On vise tout de suite des formats un peu plus longs par épisode, donc on parle de 80, 90 minutes par épisode. On veut en faire des espèces de téléfilms en fait, détaille Richard Jean-Baptiste. Parce qu’on ne ferme pas la porte, qu’éventuellement, sur certains marchés, il pourrait y avoir peut-être des sorties (en) salles.»

M. Jean-Baptiste précise qu’«une bonne partie des tournages» seront effectués au Québec. 

«On veut même maximiser certains éléments de ce qu’on retrouve au Québec, puis qu’on retrouve aussi dans plusieurs des contes, qui est la nordicité, le froid, la forêt, l’hiver, qui sont assez spécifiques au Canada, mais aussi au Québec», dit-il. 

À ceux qui s’étonnent qu’Attraction, qui se trouve notamment derrière «Passe-Partout», se tourne vers l’horreur, Richard Jean-Baptiste répond qu’il y a une «logique» derrière ce choix.

«C’est l’idée d’une marque aussi qu’on veut mettre en place, comme on l’a fait avec “Passe-Partout”, comme on le fait avec “Les Contes pour tous”. Ça s’inscrit dans une logique de s’intéresser à des marques», déclare-t-il. 

Il souligne également que les amateurs d’horreur représentent «un public très engagé», ce qui a influencé la décision de la société de production de se lancer dans le projet.  

La série télévisée des «contes interdits» pourra probablement être diffusée aux environs de 2025, selon M. Jean-Baptiste. 

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Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière de la Bourse de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.