Et si les républicains refusaient la candidature de Biden en Alabama et en Ohio?

COLUMBUS, Ohio — L’organisation électorale de Joe Biden mène un bras de fer avec les autorités électorales républicaines des États de l’Alabama et de l’Ohio pour s’assurer que le nom de Joe Biden figure sur les bulletins de vote en novembre.

Chaque État, qui combine un total de 26 grands électeurs, a adopté des dates limites pour inscrire une candidature à l’élection présidentielle. Ces deux dates précèdent le congrès national démocrate du 19 au 22 août qui désignera officiellement Joe Biden. Des avocats ont demandé au secrétaire d’État des deux États d’accepter une inscription provisoire.

Et c’est là que le bât blesse. Les deux États n’ont pas l’intention d’accommoder les démocrates.

Wes Allen, le secrétaire d’État de l’Alabama, dit qu’il n’a pas l’autorité juridique pour accepter une inscription provisoire. Il a transmis une lettre au Parti démocrate de l’Alabama pour le prévenir de la date limite afin que la formation politique s’occupe de ce problème.

«Je ne nie la candidature à personne, je n’ai fait que lui dire ce que la loi dit, soutient M. Allen. J’ai fait le serment de préserver les lois de l’Alabama et c’est ce que je vais faire.»

Le président du Parti démocrate de l’Alabama, Randy Keller, a accusé M. Allen de s’adonner «à des jeux partisans». Il a fait remarquer que l’État avait déjà fait des ajustements afin d’accommoder les républicains par le passé.

Le secrétaire d’État de l’Ohio, Frank LaRose, a envoyé la semaine dernière une lettre semblable au Parti démocrate de l’Ohio. Il suggère au parti de reprogrammer son congrès national ou d’obtenir d’ici le 9 mai l’autorisation des élus de l’État pour inscrire le nom de Biden sur les bulletins de vote.

Des États à tendance démocrate, comme le Colorado et le Maine, ont tenté d’interdire la candidature de Donald Trump en utilisant un article du 14e amendement de la constitution américaine prohibant aux personnes ayant participé à une insurrection d’exercer des fonctions gouvernementales.

La Cour suprême a déclaré qu’un État ne pouvait pas interdire une candidature pour un poste national en utilisant cet article constitutionnel. L’Alabama et l’Ohio ont fait fi de la décision, prétextant la dispute technique sur la date limite pour inscrire une candidature.

L’organisation de Joe Biden rappelle que l’Alabama a déjà accepté des inscriptions provisoires, notamment en 2020 pour les républicains. À l’époque, le congrès national républicain qui a nommé M. Trump comme candidat du parti s’était déroulé après la date limite pour l’inscription sur le bulletin. Les autorités de l’État avaient accepté une inscription temporaire tandis que l’assemblée législative avait adopté un changement de date.

John Merrill, le prédécesseur de Wes Allen, lui-même un républicain, dit que l’Alabama avait fait fonctionner le système pour M. Trump et «devrait absolument faire la même chose» pour M. Biden.

«Quiconque doit avoir la chance de voter pour le candidat d’un des deux grands partis nationaux. C’est la raison pour laquelle l’État doit faire tout ce qui est possible pour s’assurer que tout le monde est correctement représenté.»

Les républicains avaient aussi soumis des inscriptions provisoires pour M. Trump au Montana, en Oklahoma et dans l’État de Washington, tout comme les démocrates pour Joe Biden d’ailleurs.

Depuis que l’Ohio a modifié sa date limite, les élus de l’État ont dû s’ajuster à deux occasions, en 2012 et en 2020, pour accommoder les candidats des deux principaux partis.

Deux élus démocrates dans l’assemblée législative de l’Alabama, dominée par les républicains, ont présenté jeudi un projet de loi visant à repousser la date limite pour l’inscription.

Il semble que le parti devra emprunter la même voie en Ohio.

Le président du Sénat de l’Ohio, le républicain Matt Huffman, a déclaré cette semaine qu’il ne prévoyait aucun plan pour une solution législative. C’est à la minorité démocrate, qui ne détient que sept des 33 sièges, de le faire.

«C’est un problème démocrate, il faut donc une solution démocrate, a-t-il lancé. Je n’ai reçu aucune proposition encore.»