Un «ticket» par jour travaillé

LOI. La question des quotas de contravention demeure un sujet souvent délicat chez les corps policiers. S’agit-il d’un fait ou d’une simple croyance populaire?

À la Régie de police de Memphrémagog, le mot d’ordre en clair de la part de l’employeur. Un policier doit donner un billet d’infraction par jour travaillé. Le directeur Guy Roy explique qu’il s’agit d’une moyenne et qu’un policier ne sera pas réprimandé s’il revient au poste sans avoir respecté cette consigne.

«Je ne suis pas gêné d’en parler puisque c’est ainsi que ça fonctionne ici. Certains appellent ça des quotas, mais pour nous, ce sont des objectifs. Le devoir premier de nos policiers est de protéger la population et de veiller à la sécurité routière. Ceux qui pensent qu’ils sont là pour renflouer les coffres des administrations municipales sont dans l’erreur», assure M. Roy.

Constats à la baisse

Il faut dire que le portefeuille des résidants de la région a été plutôt épargné en 2014 puisque 7145 constats d’infraction ont été distribués sur le territoire de la RPM. Il s’agit d’une nette diminution comparativement à 2013 (8432) et 2012 (7765).

Guy Roy explique cette tendance par le nombre d’appels moins élevés qu’à l’habitude, qui ont totalisé 12 712. Pour 2012 et 2013, les appels se chiffraient respectivement à 14 026 et 13 972. «S’il y a eu moins de contraventions, c’est aussi parce la performance de nos policiers n’est pas évaluée par le nombre de billets donnés, mais bien par leur travail sur le terrain. Nos statistiques le démontrent clairement.»

Malgré tout, Guy Roy est conscient que certaines amendes peuvent parfois donner une mauvaise impression sur l’intention réelle des agents de la paix. Un exemple concret soumis au directeur est celui des tickets distribués à la halte routière à des automobilistes garés dans le mauvais stationnement. «Je peux comprendre la frustration des gens concernés, mais il faut aussi dire qu’une partie de notre travail consiste aussi à répondre aux plaintes que nous recevons. Si un policier reçoit un appel pour un règlement qui n’est pas respecté, il doit appliquer la loi», soutient le directeur.

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