Un jeune maire qui carbure aux défis

CANTON DE HATLEY. Martin Primeau n’a pas peur des défis. À vrai dire, il s’y plaît à les relever comme c’est le cas pour le déménagement de l’hôtel de ville du Canton de Hatley. Un projet majeur, non sans risque, qui se veut à la fois très formateur et motivant pour le jeune maire, mais qui est encore loin d’être achevé.

Élu pour la première fois à la mairie en novembre 2011, Martin Primeau savait tout le travail qui l’attendait. Avec un bagage de dix années sur la scène municipale à titre de conseiller, il était à même de savoir à quoi consistait le boulot et il ne s’était pas trompé. «Je ne me plains pas, mais c’est vrai, j’ai de la job par-dessus la tête. Comme on dit, je suis dans le jus!»

Pas étonnant sachant qu’il partage son temps entre la caserne de Sherbrooke, comme pompier à temps plein depuis 17 ans, et ses occupations politiques. Pour lui, une semaine de travail de 70 heures fait partie de la routine. Et son temps libre, si on peut le dire ainsi, il le consacre à son épouse et ses deux enfants. «Je joue aussi au hockey trois fois par semaine, et ça, ce n’est pas négociable, à moins d’une grosse urgence. C’est presque sacré», dit-il en riant.

Malgré un horaire bien rempli, le premier magistrat est en paix avec sa décision. En aucun temps il n’a regretté d’avoir brigué la mairie. Surtout à l’heure où d’importantes décisions doivent être prises, dont celle de l’hôtel de ville. Un dossier qu’il entend mener au meilleur de ses capacités en tenant compte, par-dessus tout, de l’intérêt de ses contribuables. «Ce qui m’aide, c’est que j’ai vu évoluer ce projet depuis dix ans. J’ai aussi mené ma campagne en étant très clair que c’était le dossier sur lequel j’allais m’attaquer dès le jour un, car actuellement, ça n’a plus de bon sens. On ne peut plus travailler dans un endroit aussi petit et dysfonctionnel. Tout le monde en souffre.»

Un gros chantier…

Avec le soutien du conseil municipal et de son équipe administrative, Martin Primeau a d’abord donné le feu vert à l’achat de l’ancien chalet de ski du Centre récréotouristique Montjoye en 2013, au coût de 250 000 $. Il s’en est suivi la vente de l’hôtel de ville actuel, situé au cœur du village de North Hatley, pour 241 000 $. «C’est une bonne chose de faite, mais en même temps, on ne peut plus reculer. On doit avoir quitté la place pour le 1er avril 2016. Le délai est assez serré.»

Cliquez ici pour visiter l’ancien chalet de ski

Et rien pour aider, l’appel d’offres pour mener le vaste chantier a été retardé, le 5 octobre, puisque la seule soumission reçue était trop élevée. «On s’attendait à au moins 650 000 $ et finalement, l’entrepreneur nous chargeait 1,033 M$. C’est beaucoup trop. Faudra voir si on retourne en appel d’offres ou si on revoit le projet à la baisse. On se réunit très bientôt pour en discuter.»

Pour financer le chantier, le Canton de Hatley pigera 450 000 $ à même ses surplus. La différence devra faire l’objet d’un règlement d’emprunt, à la charge des quelque 2100 habitants. «Les gens comprennent que ce n’est pas un luxe, mais bien une nécessité. De plus, le taux de taxe est demeuré inchangé depuis quatre ou cinq ans et ça devrait être la même chose cette année. Notre Municipalité est en bonne santé donc, financièrement, ce n’est pas quelque chose qui m’inquiète», dit-il, en précisant que son objectif est de s’assurer d’obtenir le juste prix.

Surtout, précise-t-il, que la communauté bénéficiera également de ce nouvel espace. Puisqu’après le déménagement de l’hôtel de ville, au premier étage, et de la voirie au sous-sol, le plan est d’aménager une salle communautaire pour combler notamment les besoins des organismes et des camps de jour.

«C’est notre but, mais pour l’instant, je préfère ne pas regarder trop loin. L’important, c’est de livrer la première phase en respectant les délais et les budgets. C’est loin d’être gagné et il reste encore beaucoup de travail à faire. Mais ce qui est sûr, c’est que je vais tout faire pour réussir, car j’y crois profondément», conclut Martin Primeau, visiblement déterminé.