Stéphane Robert: entre l’éphémère et le permanent

Le sculpteur professionnel Stéphane Robert d’Austin nous ouvre les portes de son atelier afin de nous faire connaître davantage son métier. Travaillant sur des œuvres tant éphémères que permanentes, M. Robert est aussi actif au Québec qu’à l’international.

Par François Bouchard

Comment est née cette passion pour la sculpture?

J’ai découvert la sculpture il y a longtemps en travaillant sur du bois. Je ne croyais pas à ce moment pouvoir vivre de ça, alors j’avais un autre métier; j’étais technicien en santé animale. Avec les années, j’ai commencé à faire des sculptures sur neige. Puis j’ai découvert la glace et le sable. C’est à ce moment-là que j’ai eu le déclic que j’aurais du travail à l’année, j’ai donc lâché mon travail pour ne me concentrer que sur la sculpture.

Privilégiez-vous un matériau en particulier?

J’aime tout. Ces temps-ci, j’ai hâte d’aller jouer dans la neige. Et quand arrive le mois de mars, j’ai hâte de retourner jouer dans le sable. Tous les matériaux sont différents. Souvent, entre deux saisons, je fais surtout de la sculpture permanente avec du bois, de la styromousse ou du béton par exemple.

Quel est le matériau le plus durable entre le sable et la neige?

Les gens pensent qu’une sculpture en sable disparait à la première pluie, mais ce n’est pas le cas. Si on parle en termes de durabilité, on est chanceux si la sculpture de neige vit deux semaines, surtout avec les hivers que l’on connaît maintenant. Il ne suffit que d’une averse pour devoir repartir à zéro sur un nouveau cube de neige. Le sable, lui, à la capacité de rester là tout l’été. Et en cas de dommage, je peux retourner réparer ce qui a été brisé, je n’ai pas à recommencer l’oeuvre au complet. À la rigueur, je pourrais même changer l’oeuvre quatre fois durant l’été à partir du même sable.

Travaillez-vous pour des particuliers?

Oui, surtout pour du permanent. On me connait pour la création d’œuvres éphémères, mais j’aimerais me lancer dans les œuvres permanentes. Ça fait aussi une dizaine d’années que je travaille à l’Hôtel de Glace à Québec. Souvent, ma saison commence en Europe, et je reviens pour ce contrat qui dure plus ou moins un mois, soit jusqu’au 20 janvier environ. La douzaine de sculpteurs sculpte le bar, les corridors, les chambres, la chapelle, etc.

Dans quels pays avez-vous exercé votre art?

Surtout pour des concours, je suis allé en Belgique, en Allemagne, en France, en Finlande et au Danemark. Là-bas, puisqu’ils n’ont pas des hivers comme les nôtres, nous travaillons sous des chapiteaux réfrigérés, donc à une température contrôlée. C’est fréquent de faire ça pour des marchés de Noël. Plus tard, en avril et en mai, j’y vais aussi, mais cette fois pour sculpter dans le sable. Tout ça est cependant éphémère. Plus récemment, j’ai travaillé ici, dans la région, chez Bleu Lavande et à Austin.