Sara-Maude Boucher: l’ex-olympienne revient au bercail

Près de 10 ans après avoir participé aux Jeux olympiques de Salt Lake City, Sara-Maude Boucher est de retour au Mont-Orford, non pas comme compétitrice, mais plutôt dans le rôle d’adjointe au marketing. Et dans les yeux de la jeune femme de 32 ans, l’amour pour «sa» montagne brille plus que jamais.

«Dès l’âge de 7-8 ans, cette montagne est devenue mon terrain de jeu et a été à l’origine de plusieurs chapitres de ma vie. C’est un endroit qui est tellement sécuritaire et qui est idéal pour passer ses hivers. C’est ce que j’aimerais transmettre à travers mon nouveau travail», laisse entendre l’ex-olympienne.

Même si elle s’est frottée aux plus féroces skieuses de son époque et aux plus rudes parcours de la planète, Sara-Maude Boucher avoue avoir dû réapprendre à skier, lorsqu’elle a accroché ses skis de compétition au milieu des années 2000. «Quand tu descends les pentes à toute vitesse, tu ne prends pas le temps d’admirer le paysage ou d’apprécier les conditions de neige. Aujourd’hui, je suis beaucoup plus relaxe et j’ai un style davantage fluide lorsque je dévale une piste», raconte l’ancienne vedette du Club de ski du Mont-Orford.

«Le ski est un sport de «feeling» et il faut apprendre à l’apprécier. Et la base, autant pour les jeunes que les adultes, c’est de prendre des cours de temps à autre. De petites améliorations vont rendre vos descentes beaucoup plus agréables», plaide-t-elle.

Une carrière fulgurante

Après avoir joint les rangs du Club de ski du Mont-Orford à 9 ans, Sara-Maude Boucher a rapidement gravi les échelons, jusqu’à l’équipe nationale en 1996.

Six ans plus tard, elle réalisait le rêve de tout athlète, participer aux Jeux olympiques. Ce rêve est toutefois passé près de ne jamais se réaliser.

Victime d’une violente chute à l’entraînement, elle ne participe qu’à deux des trois épreuves prévues à son programme. Malgré son état de santé, elle récolte tout de même une excellente dixième place au combiné. «Les Olympiques vont rester gravés dans ma mémoire pour le restant de mes jours. Je suis choyée d’y avoir participé, mais je ne crois pas à l’époque que je réalisais vraiment ma chance. Dans mon esprit, c’était un cheminement normal que de passer par l’équipe de zone, l’équipe du Québec, l’équipe nationale et ensuite aller aux Jeux olympiques», raconte-t-elle.

Après les Jeux de 2002, l’athlète originaire de St-Denis-de-Brompton s’est offert une année sabbatique, pour repenser sa carrière. «Ce que je visais lors des Coupes du monde, c’était de terminer parmi les premières. Mais malgré tous mes efforts, j’avais beaucoup de difficulté à percer le top 30. Il me manquait toujours la seconde nécessaire pour chauffer les meilleures», dit-elle avec franchise.

De retour sur ses planches, elle s’est ensuite dirigée vers une nouvelle discipline, le ski-o-cross, lors de la saison 2004-2005. «J’ai adoré ce sport, car il y avait beaucoup d’action. Malheureusement, on ne savait pas encore que ça deviendrait une discipline olympique, et comme il y avait un plus grand risque de blessure, j’ai préféré laisser le sport et débuter un bacc en administration/marketing à l’Université de Sherbrooke. Et comme j’avais aussi le goût d’avoir des enfants, la décision a été plus facile à prendre», ajoute-t-elle.

Conjointe de l’ex-lanceur des ligues majeures, Éric Cyr, Sara-Maude Boucher a réalisé son rêve d’être maman il y a trois ans et demi, avec la naissance de Simon-Xavier.

Le couple accueillera un deuxième fils, en avril 2012. «Simon-Xavier est déjà très à l’aise sur des skis, et je suis convaincue que le deuxième le sera également. J’aimerais que mes enfants aient autant de «fun» que j’en ai eu au Mont-Orford», conclut-elle.