Place Tourigny: que nous réservent les phases 2 et 3 face au lac?

Peu de villes et de régions ont connu autant de pression et de convoitises au cours des dernières années. Depuis 1987, on a proposé une marina et l’ensablement des berges. Bottela a vu son projet rejeté sur la pointe Cabana. De la saga du Mont Orford à celle de la bibliothèque, maintenant c’est l’Îlot Tourigny.

Une coalition pour la protection de la Baie de Magog a réussi à empêcher un projet de marina et d’ensablement qui devait rapporter 5.2 million $ de Québec pour le développement de la pointe Cabana. (La Tribune, 18 décembre 1987). L’étude du BAPE a permis de rejeter le projet. C’est maintenant un important secteur touristique et la région bénéficie de ces magnifiques espaces publics. Lourde erreur évitée!

Alors membre du Comité consultatif d’urbanisme de la ville, je m’oppose à la construction d’immeubles de sept étages dans la Baie de Magog, en invoquant la valeur économique des Paysages. Le comité consultatif recommande la construction jusqu’à sept étages. Je démissionne.

Au moment de vendre l’Îlot Tourigny au promoteur Bélanger, la mairesse veut augmenter la hauteur du bâtiment de 15 à 16 mètres, ce qui deviendra 20 mètres grâce à une astuce architecturale. Le changement de zonage proposé au conseil municipal du 17 janvier prochain, permet que les murs du bâtiment normalement à 1.5 mètre du trottoir, soient directement accotés sur le trottoir tout le long de la rue Principale. Autre erreur de la Ville?

En 2005, la Société d’histoire de Magog a fourni un avis réitéré en 2011 que ce serait une grave erreur que de s’attaquer à l’intégrité de la propriété Tourigny-Laforest et l’îlot. «La propriété doit être mise en valeur… à l’image recherchée pour la région touristique Magog-Orford», est-il écrit.

La ville s’apprête-t-elle à une autre lourde et irréversible erreur? La vente est prévue à 350,000 $ alors que nous l’avons payé plus d’un million! Je suis très favorable à l’implantation des TIC mais ils peuvent se loger dans de nombreux locaux vacants disponibles au centre-ville, Si Boréalis est déménage dans le parc industriel, est-ce en raison du coût au centre-ville?

Autant nous ne voulions pas d’un mur de condos au pied de la montagne, autant ne voulons pas d’un mur de briques de quatre étages ou plus à l’entrée de la ville? Nous n’en sommes qu’à la phase 1 avec le projet Bélanger. Que nous réservent les phases 2 et 3 face au lac?

 

Yves Bergeron

Magog