Orford, le polyvalent

Le mont Orford, culminant à 850 mètres, ne passe pas inaperçu dans notre paysage estrien. Il est massif et on le voit tous les jours, mais est-ce suffisant pour nous permettre de dire que nous le connaissons bien?

Tout d’abord, d’où vient ce nom? Il serait apparu entre les années 1815 et 1831 et aurait figuré sous le toponyme de Orford Mountain. Selon une politique coloniale anglaise, les cantons devaient être baptisés de manière à rappeler aux nouveaux arrivants leur terre natale et ainsi les attirer. Le canton d’Orford a donc fait son apparition plus tôt, soit en 1792 et ensuite le mont Orford a reçu cette appellation, car auparavant, il portait le nom de mont Victoria.

Le mont Orford est aujourd’hui reconnu pour sa station de ski et pour son parc national. Ces deux entités n’ont cependant pas fait leur apparition en même temps. Tout d’abord, c’est grâce à un projet de loi déposé le 29 mars 1938 que le parc national du Mont-Orford a vu le jour. «En vertu de l’article 5 de la Loi, ce parc sera un parc public et un lieu de délassement où toute colonisation et toute exploitation minière ou forestière seront interdites.» Par la suite, le gouvernement fait volte-face en modifiant cette même loi le 16 mars 1939 afin de consentir des terrains pour aménager des pistes de ski alpin, entre autres. Le mont Orford, son parc et ses sports de glisse deviendront des piliers importants du développement local, misant sur l’écologie et l’économie.

Géologiquement, le mont Orford fait partie des Appalaches. Cette chaîne, vieille de 350 à 800 millions d’années, a déjà été recouverte, à nos latitudes, d’un glacier il y a à peine 20 000 ans et certains endroits voisins du mont Orford en font d’ailleurs la démonstration. Au sud-est du lac Fraser, on peut y découvrir un petit esker de sable ainsi qu’une moraine de blocs, des blocs erratiques ont été dispersés ici et là sur les versants est du mont Orford et des stries glaciaires, causées par la friction du glacier sur le roc, sont aussi visibles au sommet d’Orford.

Quant aux animaux qui habitent cette forêt, on peut nommer le renard roux, la loutre de rivière, le porc-épic, le lynx du Canada, le cougar, le coyote et la moufette rayée. Ces animaux côtoient tous, un jour ou l’autre, un randonneur ou un skieur venu se dégourdir afin de profiter du grand air que procure le mont Orford depuis plus d’un siècle déjà. Le nombre de pistes de ski disponibles dans le domaine skiable du mont Orford ne peut qu’attirer les gens vers son sommet enneigé où l’on connait, ces cinq dernières années, une accumulation moyenne de neige de l’ordre de 475 cm par hiver.

Que vous soyez skieurs, planchistes, fondeurs, randonneurs ou photographes, tous vos moments passés en compagnie de cette merveille de la nature ne sauront que vous combler. Bon hiver à tous!

Source : http://www.bape.gouv.qc.ca/sections/mandats/mont-orford/documents/DB45.pdf

 

François Bouchard, l’explorateur