Monique Côté, femme de cœur et de défis

PERSONNALITÉ.Monique Côté a longuement hésité d’avant d’accepter le titre de personnalité féminine de l’année 2015 du Reflet du Lac. Pas seulement parce qu’il s’agissait de son propre journal, mais surtout, parce qu’elle déteste se retrouver à l’avant-plan.

Malgré son talent inné pour le leadership et son allure parfois «jet-set», la directrice générale du Reflet du Lac est bien loin de rechercher les projecteurs. «Je suis une fille très sociale et j’adore être sur le terrain. Mais, j’essaie le plus possible de m’éloigner des micros et des caméras dans les événements publics», lance-t-elle avec sa franchise habituelle.

«Si c’est possible, je vais déléguer cette tâche à quelqu’un d’autre. D’ailleurs, j’ai toujours réussi à bien m’entourer et c’est certainement une facette qui m’a aidée à connaître du succès», reconnaît-elle sans détour.

Native d’Asbestos, Monique Côté a fait ses débuts comme représentante publicitaire avec le journal de sa municipalité (Le Citoyen) dès sa sortie de l’école secondaire.

Quelques années plus tard, elle faisait son arrivée à Magog, d’abord au Soleil d’Orford, puis ensuite au Progrès de Magog.

En novembre 1988, elle répond à l’invitation de Christian Auger et participe au lancement de l’hebdomadaire Le Reflet du Lac.

Elle est bien loin de se douter que, trois ans plus tard, elle sera appelée à prendre la relève de M. Auger, qui décède tragiquement dans les eaux du lac Memphrémagog lors d’une sortie en voile.

Pour la jeune représentante, le mandat était doublement important: remplacer celui qui était devenu son conjoint, et chausser les souliers d’un homme considéré comme le mentor de toute une jeune équipe. «Lorsqu’on m’a offert la direction du Reflet, j’ai foncé tête baissée. J’ignorais dans quelle aventure j’embarquais, mais j’avais besoin d’un défi pour passer à travers l’épreuve du départ de Christian et je voulais tout faire pour que le journal conserve ses acquis», se remémore celle qui avait également perdu son père deux mois plus tôt.

Des journaux s’ajoutent

Depuis cette période où elle a accepté de diriger le Reflet du Lac, Monique Côté a su relever avec brio de nombreux défis et s’illustrer au sein de la compagnie Transcontinental, devenue TC Media il y a quelques années.

Elle a notamment assuré la fusion avec le défunt Progrès de Magog en 1998, tout en travaillant à l’intégration du Progrès de Coaticook au sein de la compagnie en 2006.

Peu de temps après, alors que le milieu de la presse hebdomadaire vit d’importants changements au Québec, Mme Côté est mandatée pour superviser l’intégration de plusieurs autres journaux au sein de TC Media, notamment dans les régions de Granby et Sherbrooke. «Au cours de l’année 2015, son mandat a été «bonifié» à titre de directrice régionale de l’Estrie.

Sous sa gouverne, on retrouve maintenant sept journaux, respectivement à Magog, Coaticook, Sherbrooke, Asbestos, Granby, Cowansville et Farnham. «Ce sont de grandes responsabilités, et pourtant, je n’ai jamais eu l’impression que je travaillais. On dirait même que je performe mieux lorsqu’il y a du stress et des obstacles qui se dressent devant moi», affirme-t-elle.

«Quand je me lève et que je me prépare pour aller au bureau, j’ai encore l’impression d’aller m’amuser. C’est sans doute pour ça que je suis encore passionnée. Même après 37 ans dans le milieu!».

Des causes qui lui tiennent à coeur

En dépit d’un emploi du temps relativement chargé, Monique Côté garde toujours plusieurs heures «en banque dans son agenda» pour des causes qui lui tiennent à cœur.

Elle parle d’ailleurs avec beaucoup d’émotion de la Fondation Constance-Langlois et de la Banque alimentaire Memphrémagog, deux organismes qu’elle a appuyés concrètement au cours des dernières années.

«Toutes les causes sont bonnes et ont leur raison d’être. Par contre, je suis particulièrement touchée par ce qui est fait à la Fondation Constance-Langlois, parce qu’on donne une qualité de vie à des gens (vivant avec une déficience intellectuelle) qui n’ont pas eu la même chance que nous. On offre aussi du répit aux proches de ces personnes, ce qui est tout aussi important».

«Pour la Banque alimentaire, inutile de préciser à quel point elle occupe un rôle vital dans notre société, puisqu’elle aide à nourrir des centaines de famille. Et personne n’est à l’abri d’un coup dur, rappelle-t-elle. Je me considère choyée de ne pas avoir à vivre avec ces préoccupations».

Le travail, le golf et la famille

Soucieuse d’établir un équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie personnelle, Monique Côté dit avoir deux grandes passions: le travail et le golf.

La deuxième est toutefois beaucoup plus récente. «Je joue plus sérieusement depuis trois ou quatre ans seulement. J’adore ce sport. J’aimerais seulement pouvoir connaître les mêmes succès sur un terrain de golf qu’au travail», lance-t-elle en riant.

Mais entre le travail et les rondes de golf, Mme Côté aime plus que tout se réfugier auprès de sa famille, notamment son conjoint Daniel, sa fille Maïna (20 ans) et sa mère Pauline, qui habite à quelques mètres de chez elle. «Lorsque je rentre chez moi, je réussis à faire une coupure avec le travail, ce qui m’aide sans doute à garder un équilibre. J’aime beaucoup magasiner et porter de belles choses quand je travaille. Mais dès que j’arrive à la maison, je saute dans mon linge mou», avoue-t-elle avec son humour habituel.

Bien qu’elle n’ait jamais fait de grandes études ou fréquenté des institutions de haut niveau, la femme d’affaires n’est pas étonnée outre mesure de se retrouver aujourd’hui dans un important rôle de direction. «Mon père était entrepreneur et ses huit enfants occupent tous un poste de gestionnaire dans différents domaines. Il doit y avoir une bonne part de génétique».

«Ça prend aussi beaucoup de caractère pour diriger une équipe, car on doit parfois prendre des décisions très difficiles pour assurer la pérennité de l’entreprise. Et j’ai été très gâtée dans ma jeunesse, car j’ai eu quatre frères qui m’ont vraiment aidée à forger mon caractère», conclut-elle.